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NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2018

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ENJEUX

Lors d’une année électorale, le gouvernement évite

normalement tout dossier qui soulèverait la controverse

et préfère se concentrer sur les dossiers populaires qui

augmentent ses chances de réélection. Donc, à un an des

élections fédérales, le ministre des Transports, Marc

Garneau, jongle avec plusieurs dossiers majeurs dans

le secteur de l’aviation, incluant la protection des passa-

gers, le cannabis et la gestion du temps de vol et de

devoir.

L’Office des transports du Canada a tablé sur des recomman-

dations résultant de sa consultation pancanadienne dans le

cadre de son mandat de proposer un projet de règlement en

matière de protection des passagers. Ces recommandations

profiteront indubitablement d’un traitement accéléré pour

cheminer rapidement dans les étapes de consultations offi-

cielles afin d’assurer leur mise en vigueur le printemps

prochain, à quelques mois du scrutin général.

L’ATAC contribue depuis bientôt dix ans aux discussions

entourant l’élaboration de règlements sur les droits des pas-

sagers, adaptés au contexte canadien. Trois choses nous ap-

paraissent maintenant inévitables. D’abord, le nombre de

plaintes, fondées ou non, va augmenter de façon exponen-

tielle. Deuxièmement, la convivialité du processus de gestion

des plaintes n’est pas assurée et le niveau déraisonnable des

compensations aboutira vraisemblablement à une augmenta-

tion du prix des billets.

Alors que Transports Canada ne manque jamais d’imagina-

tion quand vient le temps d’innover en matière de restric-

tions opérationnelles, c’est le silence total en ce qui a trait à

une réglementation claire, cohérente et fort attendue entou-

rant l’usage du cannabis chez le personnel des transporteurs

aériens. Pourtant, les délais prescrits par le Règlement de

l’aviation canadien portant sur l’usage de l’alcool sont très

clairs. Les transporteurs aériens exigent que leurs employés

adhèrent à ce règlement et, dans de nombreux cas, leurs

politiques internes imposent des restrictions plus sévères

que la réglementation. Alors, pourquoi le gouvernement s’es-

quive-t-il en ce qui concerne le cannabis?

Il est désolant de constater que le fédéral se félicite d’avoir

légalisé le cannabis sans se retrousser davantage les manches

pour faciliter son intégration dans la société canadienne et

préfère déléguer aux autres paliers de gouvernement, qu’ils

soient provinciaux, territoriaux ou municipaux, la responsa-

bilité de formuler des règlements entourant l’usage du

cannabis en société.

Le dossier de la gestion du temps de vol et de devoir demeure

désolant. La preuve que tout était ficelé depuis le tout début

réside dans le fait qu’il n’a jamais fait l’objet de consultations

objectives et qu’aucune des recommandations soumises par

la coalition des associations canadiennes de l’aviation n’a été

retenue ni intégrée dans le projet de règlement. Le ministère

n’a jamais daigné y donner suite ni expliquer pourquoi il les

balayait du revers de la main. Prétendre que les fonction-

naires de Transports Canada sont mieux placés pour évaluer

l’impact de ce projet de règlement que les dirigeants de l’in-

dustrie est non seulement insultant, surtout considérant les

chaises musicales auxquelles on assiste au ministère, mais

fait preuve de mépris des parties prenantes qui ne partagent

pas leur opinion.

Une année électorale

Par John McKenna

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jmckenna@atac.ca