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NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2018

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Exercices et manœuvres

Maintenant supervisé par Yann Lavallée, instructeur et pilote

d'essai expérimental senior chez Bell Helicopter, je reprends

place à bord de

C-GSPZ

– cette fois-ci à droite. De nouveau,

je suis impressionné par la simplicité de la séquence de dé-

marrage. Le tout prenant 2 minutes à peine ! Parqué sur l'un

des

H

du tarmac, l'hélicoptère a entre-temps été rempli de

kérosène. En bon pédagogue, Yann propose de me guider

verbalement pour le décollage. De la main gauche, je tire

alors délicatement sur le collectif tandis que mon autre main

contre l'avancée de la machine en jouant graduellement avec

le manche du cyclique. Dès que les patins se soulèvent, il faut

anticiper au palonnier (pied à gauche) mais aussi mettre du

cyclique (également à gauche). La coordination des com-

mandes requiert quelque application. La mise en station-

naire stabilisée, je tâche de pivoter de mon mieux vers la voie

de circulation. La manœuvre effectuée, nous rejoignons les

pistes pour pratiquer un peu de surplace, reculer, amorcer

des virages et faire trois ou quatre accélérations en transi-

tion. Super ! Puis, dans le circuit,

mon instructeur

coupe vo-

lontairement l'assistance hydraulique. Me voilà aux

commandes d'un hélico beaucoup moins souple mais tou-

jours docile. Les contrôles cyclique + collectif, devenus évi-

demment plus durs, restent maîtrisables. Avec son accord, je

réenclenche le bouton

HYD

. Immédiatement, l'appareil se

re-

convertit en une Aud

i après avoir parodié une

ancienne Lada

.

Sans être un expert, je m'acquitte relativement bien de ces

divers exercices, car le Jet Ranger X est stable et précis. Sa

puissance permet aussi de s'affranchir de la gravité sur un

axe vertical sans essoufflement. Reprenant les commandes,

Yann entame alors un balai tournoyant en translation et à

fleur de piste. Encore mieux qu'à La Ronde ! Puis nous mon-

tons à 1000 pi (305 m) pour y effectuer une autorotation.

Bien sanglés, nous allons simuler une panne du turbomoteur.

Pour ce faire, le pilote repasse sur le commutateur du

THROTTLE

sur

IDLE

. Du coup, la rotation du rotor chute de

104 % à 63 %. Abaissant le collectif et gérant assiette et tra-

jectoire avec le cyclique, il descend à la vitesse recomman-

dée, soit 60 kias (111 km/h). Les aiguilles

Nr

et

Np

,

matérialisées sur le

Power Situation Indicator

du PFD, se sont

désolidarisées. La descente, sans être brutale, se veut

franche. En une vingtaine de secondes, nous nous rappro-

chons du seuil visé. Déjà, Yann ranime la turbine et le rotor

(

FLY

) et tire sur le collectif.

C-GSPZ

s'immobilise en effet de

sol. La démonstration, sans se poursuivre jusqu'à terre, me

paraît convaincante. Me redonnant les commandes, je suis

maintenant prié de taxier jusqu'à la plateforme d'arrivée.

Avec un peu d'aide pour centrer parfaitement le

505

de ser-

vice, je pose enfin les patins. Merci Yann ! Merci également

à Jean-Charles qui me fera de nouveau piloter la machine sur

le parcours retour. À l'achat d'un hélico neuf, Bell offre un

stage théorique et pratique avec un instructeur accrédité.

Cela ne représente, pour la plupart des pilotes, qu'une tran-

sition sur type. La prise en main intuitive, la convivialité de

l'avionique et l'agrément du pilotage concourent à la réussite

de la formation.

Production québécoise

Durant ma visite des installations Bell, à l'usine de Mirabel,

plusieurs

505

se trouvaient dans différentes phases de leur

assemblage. Je remarquais ainsi le

numéro 158

sur l'un des

modules. Selon Jason Moir, directeur régional des ventes

Canada, plus de 400 commandes ont déjà été passées (chif-

fres datant de septembre dernier). La clientèle, presque ex-

clusivement constituée de propriétaires privés lors du

lancement, s'est depuis diversifiée. Aujourd'hui, on recense

des institutions, telles que police, ambulance, sécurité civile,

séduites par la polyvalence du Jet Ranger X. Quelques écoles

de pilotage étrangères ou encore de petites compagnies de

taxi aérien/vols panoramiques se tournent également vers

cette nouvelle référence. Il faut compter en moyenne 8 mois

de délai pour la livraison d'un

505.

Parfois moins si un client

se désiste et que son hélicoptère colle aux desiderata d'un

acheteur potentiel. Actuellement, près de 1000 personnes

sont employées in situ. Une machine sort des chaînes de

montage tous les 2 jours. Hormis le Bell 525 Relentless, tous

les modèles commerciaux sont construits à Mirabel.

Présentement, c'est le

407

qui reste le plus en demande.

C-GSPZ en stationnaire, par le travers de la tour de Bell Helicopter (CSW5).