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SEPTEMBRE / OCTOBRE 2019

62

sence 80/87 ? Non ! Seulement avec de l'Avgas ou d'indice

100/130.

Bipale ou tripale ?

Chaque

177

– tout type confondu – tourne avec des hélices

à 2 pales. Celles équipant les

177

et

177A

sont à pas fixe.

Par la suite, les séries

B

et

RG

sont gratifiées de bipales à

vitesse constante. Par exemple, le Lycoming du

177B

en-

traîne une McCauley B2D34C202 (aujourd'hui suffixe

C211). Transports Canada fixe son TBO à 2000 heures ou

10 ans. Chez Aviation B.L. (CSP5), une révision complète

revient à 3 200 $ CA. Et pour info, une hélice neuve coûte

9 200 $ US. D'autre part, on peut raisonnablement consi-

dérer l'option tripale : meilleures performances au décol-

lage sans pour autant trop altérer la vitesse de croisière

(le

177

n'étant, de toute façon, pas super véloce) et moins

de décibels. Aussi, les héliciers McCauley et Hartzell pro-

posent chacun un modèle de substitution. Prix (commun

aux deux fabricants) : 12 300 $ US. Intéressant pour qui

veut profiter de son avion longtemps. Moins pour qui

cherche à le vendre illico, car il serait difficile, voire im-

possible, à rentabiliser.

Maintenance et précautions

Le Cessna 177 est considéré par les mécaniciens comme

un avion bien conçu. Toutefois, avec les années, il convien-

dra de surveiller des points de corrosion – notamment au

niveau du longeron porteur (

Carry-Thru Spar

) traversant

le haut du cockpit (en arrière de l'équipage) et émergeant

de chaque côté (raccordement de chaque demi-aile). Cette

imposante pièce structurelle, en alliage aviation, est per-

cée d'orifices. Ceux-ci, de diamètres conséquents, permet-

tent d'alléger l'armature mais aussi de passer les gaines

de ventilation. Avec le temps et surtout l'humidité, le ma-

tériau – formant l'enveloppe des flexibles – se désagrège,

laissant à nu le ressort en acier. Ce dernier, en frottant sur

l'aluminium, corrode le longeron. Des fissures peuvent

alors se former, créant un grave affaiblissement. L'alerte,

lancée par Cessna dans sa

Service Letter

SEL-57-07 vise

t o u s l e s

1 7 7 , 1 7 7 A , 1 7 7 B

e t

1 7 7 RG

e t

F 1 7 7 RG

.

Parallèlement, la FAA vient de publier un document ana-

logue de 30 pages (

Airworthiness Concern Sheet

). Ces deux

communiqués évoquent la gravité du problème; précisent

la fréquence des contrôles; indiquent les tolérances à res-

pecter; expliquent comment réparer et annihiler la corro-

sion; etc. Ce phénomène est accentué en milieu marin.

Gare aux avions en provenance des provinces maritimes

ou des côtes américaines ! Une inspection préachat est

toujours recommandable. Après une visite conduite par

un technicien d'entretien d'aéronefs (T.E.A.) doublée

d'une éventuelle restauration – incluant le remplacement

des gaines d'origine (type CAT) par de nouveaux flexibles

(type SCAT) – tout appareil pourra retourner en service.

Dans des cas extrêmes, on devra procéder au changement

du longeron porteur, ce qui pourrait engendrer des coûts

parfois supérieurs à la valeur même du monomoteur.

Quelle que soit l'hypothèse, l'immobilisation immédiate –

voire sa réforme – est requise. Sécurité oblige ! Pour info,

ce contrôle s'applique également aux Cessna 210, T210 et

P210 – notamment au niveau des semelles de longeron

(voir Cessna

Service Letter

, référencée SEL-57-01).

Finalement, devant le risque couru en vol, attendons-nous

à voir sortir prochainement une consigne de navigabilité !

Les charnières des portes appellent aussi à la vigilance.

Le poids des ans (usure, déformation, corrosion, etc.) peut

avoir raison des 2 charniers (parties fixes) rivetés sur les

embrasures et sporadiquement des articulations de

portes (

door hinges

). Très souvent, les axes de chape (

cle-

vis pin

) finissent par déformer les trous des charnières su-

périeures. Devenus oblongs, ceux-ci causent alors un jeu

excessif (battement). Si la rectification (par usinage in

situ) dépasse certaines tolérances, il faut remplacer le ou

les mécanismes défectueux. Par ailleurs, on notera aussi

quelques avaries électriques au niveau du train d'atterris-

sage des premiers

177RG

. Jusqu'à 8 relais et contacteurs

commandent le déploiement et la rétraction des atterris-

seurs d'ancienne génération. Ce système complexe et fra-

gile a heureusement été simplifié sur les ultimes séries

(similaire au Cessna 182).

Un passereau rouge, en métal

Contrairement aux idées reçues, tous les

177

ne sont pas

référencés

Cardinal

. Cette option, sortie en 1978, s'ap-

plique au modèle 177B. Il s'agit d'une variante plus

luxueuse (intérieur en cuir et tablette pax AR), un chouia

plus rapide, un poil plus lourde et pouvant parcourir

quelques miles additionnels. En Europe, le F177RG est

également catalogué Cardinal.

Le juste prix

Si, en 1976, un Cessna 177B Cardinal neuf se détaillait

27 250 $ US, cela correspondrait aujourd'hui à 123 354 $

US (environ 163 000 $ CA) : le tiers du prix d'un Skyhawk

2019 neuf ! Dans la revue

L'Aviateur

(insérée dans

Magazine Aviation

), rubrique

Petites annonces

de mai/juin

2019, j'ai trouvé un

177RG

(année 1971) à vendre. Son

propriétaire, François Charbonneau, en demandait

70000 $ CA ou proposait des parts à vendre (2 x 30000 $ CA).

Finalement, après l'avoir joint au téléphone, ce sympa-

thique pilote m'a assuré préférer partager son avion plu-

GUIDE DE RÉFÉRENCE

Planche de bord originale de C-FEIK,

un 177B construit en 1972.

Lycoming O-360-A1F6 monté sur Cessna 177B.