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MAGAZINE AIR V35N5
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Des formations universitaires en transport aérien?
Dès le début des années 2000,
l ’ U n i v e r s i t é d u Q u é b e c à
Chicoutimi a entamé une ré-
flexion quant à la possibilité
d’offrir des formations universi-
taires dans le domaine du trans-
p o r t a é r i e n . L’ U n i v e r s i t é
souhaitait profiter de la pré-
sence de deux partenaires régio-
naux importants, le Centre québécois de formation en
aéronautique (CQFA) du cégep de Chicoutimi et la base
militaire de Bagotville, pour créer une formation inno-
vante pour les pilotes diplômés du CQFA. C’est ainsi qu’en
2006 est né le baccalauréat en administration incluant
une concentration en gestion du transport aérien.
Cependant, l’établissement a rapidement constaté que ce
produit ne répondait peut-être pas suffisamment aux at-
tentes du marché. En effet, les étudiants fraîchement sor-
tis du DEC en pilotage souhaitaient prioritairement
trouver un emploi en lien avec leur formation et voyaient
très peu les bénéfices à court terme qu’ils pourraient re-
tirer d’une formation en gestion. Après quelques années
de fonctionnement, l’établissement a décidé d’arrêter
cette expérience.
Pa r c on t re , ap rè s p l u s i eu r s é t ude s e t ana l ys e s ,
l’Université a constaté que le besoin se situait plutôt au-
tour d’une formation plus courte, adaptée aux réalités du
marché du travail et s’adressant à des travailleurs d’ex-
périence. Considérant que peu d’universités canadiennes
offraient à ce moment des formations adaptées pour cette
clientèle, l’UQAC a rapidement vu l’opportunité de lancer
un premier certificat en gestion du transport aérien, of-
fert à Dorval en 2008.
Le certificat en gestion du transport aérien est un pro-
gramme d’études de premier cycle de 30 crédits qui per-
met à des gens qui ont déjà des connaissances du
domaine du transport aérien de se familiariser avec les
bases de la gestion : finance, comptabilité, marketing, res-
sources humaines, environnement légal, gestion de flotte,
etc.
Dès le départ, le programme se démarque des autres cer-
tificats de trois façons. D’abord, l’horaire des cours et le
rythme des études sont adaptés à la réalité des étudiants
qui, pour la plupart, travaillent à temps plein durant la
semaine. Les cours se donnent au rythme d’une fin de se-
maine par mois, à raison de trois cours par année, ce qui
permet d’assurer un équilibre avec le travail et une bonne
rétention des étudiants. Ensuite, l’ensemble des cours
sont donnés par des professionnels qualifiés possédant
une vaste expérience de l’industrie du transport aérien,
ce qui assure un contenu très pratique. Finalement, l’en-
semble des étudiants travaillent dans le domaine du
transport aérien, ce qui permet de profiter des expé-
riences de chacun et d’élargir les contacts professionnels
qui sont toujours utiles tout au long d’une carrière.
En 2012, le programme a été passablement modifié afin
d’en améliorer le contenu et s’assurer qu’il réponde en-
core mieux aux besoins réels du marché. Après avoir
consulté les étudiants et enseignants du programme, il
nous est apparu qu’il y avait trop d’insistance sur les
connaissances techniques du domaine que les étudiants
comprenaient assez rapidement, ce qui pouvait mener à
une impression de redondance. Cependant, ils étaient peu
préparés à faire face aux défis de la gestion de personnel
et à tout l’aspect politique et relationnel du métier de
gestionnaire.
Le programme actuel offre toujours un parcours multidis-
ciplinaire permettant de se familiariser avec tous les vo-
lets traditionnels de la gestion. Par contre, l’étudiant a
désormais aussi la chance d’avoir un cours lui permettant
de développer des compétences relationnelles et un
cours pour lui apprendre les rudiments de la communi-
cation en contexte de crise. Des compétences transver-
sales qui devraient faire de lui un gestionnaire plus agile
et plus conscient de la réalité des organisations d’au-
jourd’hui.
À ce jour, le certificat en gestion du transport aérien a
permis de diplômer environ 75 étudiants. Plusieurs de
ces étudiants ont eu accès à des postes intéressants en
gestion suite à ce programme. Certains sont devenus de
véritables ambassadeurs du programme dans leur milieu.
Cela a pour effet depuis les deux dernières années d’aug-
menter le nombre de demandes d’admission au pro-
gramme. Après avoir démarré une cohorte d’une
cinquantaine d’étudiants à l’automne 2018 à Montréal,
l’établissement a décidé d’offrir le programme à Québec.
Une première cohorte a démarré en février dernier avec
une trentaine d’étudiants.
Considérant les besoins actuels dans le marché, il ne se-
rait pas surprenant que le programme se déploie de façon
régulière sur les deux sites pendant encore de nom-
breuses années.
Actualités
Par Vincent Morin
Professeur au Département des sciences économiques et administratives
Université du Québec à Chicoutimi