MAGAZINE AIR V35N5
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Par André Allard
Le 5 juillet dernier, Québec a lancé officiellement le Pro-
gramme d’aide pour les dessertes aériennes régionales
(PADAR). Ce programme est doté d’une enveloppe de
22,5 M$ et il prendra fin le 31 mars 2022.
Le programme a pour objectif de favoriser l’établissement ou
le rétablissement ainsi que le développement de dessertes
aériennes régionales. Il vise également à doter les acteurs de
l’industrie des outils et moyens nécessaires pour solidifier et
développer leurs activités.
Le premier volet
Le programme comporte deux volets, dont le premier est le
financement de dessertes aériennes : les projets admissibles
sont la mise en place d’une desserte aérienne jugée essen-
tielle ayant été abandonnée ou encore l’amélioration d’une
desserte essentielle. (Une desserte essentielle est une liaison
dont l’origine ou la destination est une communauté non re-
liée au réseau routier.) Le démarrage et l’amélioration de
dessertes offrant des perspectives d’autofinancement à
moyen et long terme sont également admissibles.
Sont exclus les projets pouvant être en compétition avec un
service existant, les services reliant un aéroport du réseau
national des aéroports à un aéroport à l’extérieur de la pro-
vince ainsi que les services transfrontaliers et internatio-
naux. Les transporteurs ayant abandonné un service au
cours des deux dernières années ne peuvent soumettre une
demande d’aide pour rétablir ce service.
Pour les dessertes essentielles, la contribution peut atteindre
100 % du déficit avec un maximum de 1 M$ par liaison. Pour
les autres liaisons régionales, la contribution peut atteindre
50 % du déficit d’exploitation avec une somme maximale de
0,5 M$ par liaison.
Le deuxième volet
Le deuxième volet a pour but de soutenir la promotion et le
développement de systèmes de réservation, de site Internet
et d’outils informatiques ainsi que des programmes de fidé-
lisation et des campagnes de promotion.
Les études de marché ainsi que celles visant à soutenir le dé-
veloppement d’activités aériennes dans les régions où l’amé-
lioration des connaissances du marché sont admissibles.
La confection d’un plan d’affaires, plan directeur, plan stra-
tégique ou plan de marketing visant à soutenir le dévelop-
pement d’un transporteur ou d’un aéroport sont des projets
admissibles ainsi que l’achat et l’installation d’équipement
de navigation pour les aéronefs.
La contribution financière maximale est fixée à 50 % des dé-
penses admissibles avec une limite de 0,5 M$ par projet. Le
demandeur doit contribuer à la hauteur minimum de 25 %
des dépenses admissibles.
Un pas de plus
Avec le PADAR, Québec a presque complété la mise en place
de toutes les mesures de soutien qui avaient été adoptées
lors du Sommet sur le transport aérien régional tenu le 2 fé-
vrier 2018.
Soulignons que l’actuel gouvernement a choisi de continuer
de mettre en œuvre les recommandations qui avaient été
adoptées sous le gouvernement précédent. Cette approche
non partisane permet une continuité dans la mise en place
de mesures de soutien au transport aérien régional.
L’attitude pragmatique dont fait preuve le ministre des
Transports, M. François Bonnardel, mérite d’être saluée.
Il reste encore un pas à faire
Depuis le printemps 2018, Québec a adopté plusieurs me-
sures afin de soutenir le transport aérien régional. Une des
mesures était la mise en place d’un comité national perma-
nent sur le transport aérien régional. Les membres de ce co-
mité ont tous été sélectionnés, mais il n’y a toujours pas eu
de réunion.
Ce comité est constitué de 19 membres qui représentent
tous les intervenants dans le transport aérien régional. Il a
plusieurs mandats, dont celui de se pencher sur les diverses
problématiques de l’industrie, comme la pénurie de main-
d’œuvre, les écoles de pilotage, le renouvellement de la flotte,
etc. Le comité devra aussi déterminer quelles sont les solu-
tions les plus structurantes afin de rendre le transport aérien
régional plus accessible. Son mandat inclut aussi d’examiner
en continu la mise en application des mesures adoptées lors
du Sommet sur le transport aérien régional.
Ce comité réunit tous les intervenants ayant la capacité
d’évaluer les résultats des diverses mesures mises en place
par Québec. L’activation de ce comité permettrait à Québec
de faire un suivi des mesures. Car s’assurer de l’efficacité et
de la pertinence des mesures mises en place, c’est aussi faire
une saine gestion des ressources financières de l’État.
L’activation permettrait également de s’attaquer maintenant
aux autres problématiques afin d’assurer le développement
et la croissance du transport aérien régional accessible.
Transport aérien régional
Québec fait un autre pas de plus dans la bonne direction
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