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JUILLET / AOÛT 2018

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ESSAI EN VOL

Prise en main à

KOMN

Une première sortie, sous l'égide de Roger Helton, me permet

de me familiariser avec le Super Petrel LS. Comme nous ac-

cusons plus de 290 lb (130 kg) ensemble, le ballast (placé à

l'avant) a été préalablement vidé de son eau. Celle-ci, évacuée

dans la double coque, a ensuite été purgée à l'extérieur via

une pompe électrique. Je choisis la place de droite. Après

avoir réglé l'inclinaison du dossier du siège (fixe), je me glisse

à bord. L'accès ne requiert pas de contorsion particulière. Le

harnais sanglé, les repères se prennent rapidement. Le

manche – émergeant longuement entre les jambes – se tient

de la main gauche. Le coude droit accoté sur le montant de

la carlingue, je saisis des doigts la manette des gaz. La pos-

ture me paraît un peu incommode mais sans plus. Lors du

prochain vol, cette fois-ci en place gauche, je ne ressentirai

pas cette gêne. Question de configuration sans doute ! Entre

les deux assises se trouve le levier du train escamotable. Ce

mécanisme entièrement manuel conjure presque tout risque

de défaillance. Déjà, Roger a animé le duo Rotax/Duc. Les

écrans Dynon et le Garmin Aera 796, en plus des données

standards, distillent les infos radar et trafic. Autorisé par le

contrôleur aérien à taxier vers la piste 26, je donne un peu

de gaz.

N992SP

s'ébranle gentiment. La roulette avant n'étant

pas asservie, il faut jouer du palonnier pour suivre la ligne

jaune. La conjugaison des freins à disque différentiels permet

éventuellement de se recentrer ou encore de

virer sur un dix

cennes

. Ceux-ci sont commandés aux talons et non au bout

des pédales. Ça fait un peu Piper Cub, en moins bon ! Nous

disposons du plein de carburant : de quoi parcourir plus de

400 nm (741 km). Le système d'alimentation, incluant deux

réservoirs, un dans chaque aile, et se déversant à tour de rôle

dans une cuve centrale de 5 gal (19 l) située à droite sous le

compartiment à bagages – semble complexe mais fonctionne

bien. Toutefois, la position du sélecteur – ancré (quasiment

dissimulé) sur le plancher, derrière mon siège – ne me paraît

pas adéquate. Au point fixe, je note que les freins assurent

que les portes jointent parfaitement après fermeture et

qu'aucune odeur d'essence n'imprègne la cabine. Autorisé au

décollage, j'aligne le petit aéronef sur le peigne. Pleins gaz,

celui-ci s'élance franchement sur le bitume. L'axe se

maintient aisément au palonnier. À la vitesse de rotation

(45 mph – 39 kias – 72 km/h), sur les recommandations du

commandant de bord, je relève graduellement la proue.

Quatorze secondes après la mise en puissance, les roues quit-

tent le sol. Moteur toujours au max, je règle le compensateur

de profondeur électrique pour grimper à la Vy (74 mph –

64 kias – 119 km/h). Je remarque que le trim arrive préma-

turément en butée : une correction serait souhaitable. Le

PFD

affiche un taux de montée de ± 700 pi/min (± 3,6 m/sec).

Pas mal, compte tenu des 34 ºC ambiants ! Lors du vol sui-

vant, tôt en matinée le surlendemain (OAT 25 ºC), je relèverai

1000 pi/min (5,1 m/sec). Pour l'heure, nous dégageons sur

la droite afin d'éviter la Class

C

de Daytona Beach. Roger

m'invite à remettre mes essais au prochain vol et à mettre le

cap sur Lake Disston. Durant les 20 min de croisière, j'appré-

cie la précision du pilotage. Le bruit ambiant demeure accep-

table. Aucun courant d'air intempestif ne s'infiltre. Équipé

d'un chauffage – type radiateur – cet avion peut pleinement

évoluer en altitude et/ou au nord en hiver. En revanche, point

de climatisation ! Heureusement, les écopes emboîtées insé-

rées dans les plexiglas aèrent convenablement la cabine. En

approchant à 70 mph (61 kias – 113 km/h), Roger descend

sur une pente estimée à 4 degrés. Nous touchons les eaux

brunes avec un minimum de cabré, à environ 50 mph

(43 kias – 80 km/h). Sans réduire totalement les gaz, l'ex-pi-

lote de Boeing 747-400 demeure sur le redan. La carène ef-

fleure l'élément liquide tandis qu'il commence à imprimer

des cercles sur le lac désert. Je le suis au palonnier. Manche

à l'opposé du virage désiré, les ailes restent à plat. Les bal-

lonnets équilibrent l'ensemble. Voyant que je maîtrise la le-

çon, Roger m'abandonne les commandes. Entre 35 et 40 mph

indiqués (30 et 35 kias – 56 et 64 km/h), le Super Petrel LS

se manœuvre comme un Lake Renegade. Forçant volontaire-

ment le régime, j'extirpe ensuite

N992SP

des flots. Une re-

montée, suivie d'un circuit court par la gauche, et nous

revoilà en phase d'amerrissage. Sans prétendre au niveau de

la démonstration précédente, je m'acquitte loyalement de ma

mission. Franchement, cette machine semble facile à piloter.

Impression qui se confirmera plus tard, lorsque je poserai

ses roues sur la piste en service de

KOMN

.

Roger Helton vérifie le niveau

du ballast situé dans le nez

du Super Petrel LS.

Atterrisseur avant escamotable

avec trappes galbées.

Atterrisseur principal escamotable

gauche et son logement dans

l'aile.

Cuve intérieure de 5 gal (19 l),

ancrée derrière le siège droit.