PARAMOTEUR
Par Éric Sigier
|
Copropriétaire d’AirProGyro |
info@airprogyro.comSe regrouper pour mieux voler
Thomas Fecteau disait à l’un de ses garçons, pilote pa-
ramoteur : « Au début, reste proche du nid quand tu
t'envoles! » Simplement dit, vole mais reste proche de
ton école et de ton instructeur!
Une fois la formation terminée, bien des pilotes se sentent
tout petits devant l'infinie grandeur du ciel et parfois la
complexité de le traverser. Un pilote débutant, bien formé
dans des zones contrôlées, se retrouve isolé une fois éloi-
gné de ses repères et un pilote solitaire en campagne se
stresse à l'approche d'une zone de contrôle. Le nouveau
pilote sent l'école, comme un nouveau-né sent le lait...
Dernièrement, plusieurs pilotes d’autogire et un pendu-
laire se sont regroupés pour une excursion de Saint-
Apollinaire vers l'île aux Grues. Un petit vol, mais grand
en expérience et en plaisir! Partir d'un aérodrome en cam-
pagne, traverser Québec et atterrir sur une île où se trouve
une célèbre fromagerie donne à ce fromage un goût
d'aventure, de joie et de beauté... À la maison, il a pris de
la valeur et on le partage maintenant avec son histoire.
Une préparation de vol en groupe enrichira la sécurité par
l'addition de questionnements et d’expériences. Un pilote
isolé trop longtemps peut développer de mauvaises habi-
tudes. Les débutants fraîchement brevetés rappelleront
les règles de base qui seront combinées au talent des plus
vieux pilotes. La lecture des cartes, la navigation, les com-
munications radio, la préparation de vol feront faire à cha-
cun une révision sérieuse sur l'ensemble du vol. Le leader
s'appliquera comme chef de groupe et les yeux des autres
pilotes serviront de radar durant le vol. À l'atterrissage, un
« débriefing » plus élaboré servira aux autres vols.
Tout en faisant quelques vols solitaires, les pilotes de ce
groupe se retrouvent régulièrement pour découvrir d'au-
tres régions et sortir de la province. Ils font maintenant
partie d'un projet pour rejoindre, chez eux, d'autres pi-
lotes d’autogire. Depuis longtemps, les pilotes d'avion ont
cette expérience. L'autogire de nouvelle génération est re-
lativement récent dans le ciel canadien et suscite un grand
intérêt. Des liens d'amitié se sont créés entre pilotes et les
conjointes et conjoints participent avec joie à ces esca-
pades. Plusieurs paramotoristes ont vécu ce genre d'expé-
riences et, aujourd'hui, ils parcourent le monde avec leurs
appareils.
•
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2018
72
L'autogire blanc en vol des deux pilotes Gilles et Francine.
(Photo Ann Labrecque)
Photo de groupe à l'île aux Grues.
(Photo Ann Labrecque)