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JANVIER / FÉVRIER 2018

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HISTOIRE

Texte et photos : Pierre Lapprand

|

Chroniqueur

Un Beaver unique!

Un peu d’historique sur le

de Havilland DHC-2 Beaver

Pour la réalisation de cet avion conçu par de Havilland

Canada après la Deuxième Guerre mondiale, 80 pilotes de

brousse canadiens furent consultés, dont Clennell « Punch »

Dickins (consultant et directeur des ventes à de Havilland

Canada), Wilfrid « Wop » May (l’un des meilleurs pilotes de

brousse du Canada et pilote vétéran de la Première Guerre

mondiale, qui s’était même battu contre le Baron Rouge!), et

Max Ward (pilote de brousse de renom dont le DHC Fox

Moth est au Musée de l’aviation à Ottawa, fondateur de la

compagnie Wardair). Le but de la consultation était de leur

demander quelles pourraient être les caractéristiques

idéales d’un avion de brousse. On se fiait aux utilisateurs plu-

tôt que de se baser sur les traditionnelles données finan-

cières dans le développement de tels projets. À l’unanimité,

les pilotes voulaient de fortes capacités de décollage et d’at-

terrissage courts, un moteur puissant et la polyvalence

roues, skis et flotteurs. Le DHC-2 Beaver fit son premier vol

le 16 août 1947 à Downsview, en Ontario, entre les mains

du renommé pilote d’essai Russell

Russ

Bannock, as de la

Seconde Guerre mondiale et ex-pilote de De Havilland

Mosquito. Avec ses recommandations et celles de l’autre pi-

lote d’essai renommé George Neal, le DHC-2 Beaver allait de-

venir le fleuron de l’aviation de brousse canadienne. Vite pris

d’affection par ses pilotes et à cause de son aspect d’avion

utilitaire, il reçut le surnom de « camion volant ». Déjà qu’à

vide il pèse près d’une tonne et demie (3000 lb), il peut em-

mener près d’une tonne de charge. Six passagers peuvent se

partager l’habitacle et il peut voler à une vitesse de croisière

de 230 km/h sur un rayon d’action de 732 km. Toutes ces

belles caractéristiques ont forgé la légende du Beaver qui est

devenu l’emblème de l’avion de brousse.

Quelques chiffres

Des 1657 appareils construits entre 1948 et 1967, 980 fu-

rent achetés par l’US Army pour du travail utilitaire et du

service au Vietnam. Il devient ainsi le premier avion acheté

par les États-Unis à un pays étranger. Son concept s’est per-

fectionné suite à de rudes missions de vol de brousse. Son

puissant moteur radial Pratt et Whitney R-985 Wasp Junior

de 450 chevaux, disponible à bas prix comme surplus après

la guerre, et ses remarquables capacités de décollage et d’at-

terrissage courts ont parachevé son succès (abaissement des

ailerons à 15 degrés avec des volets hydrauliques). L’an der-

nier, il fêtait son 70

e

anniversaire. La compagnie Viking Air

à Victoria, en Colombie-Britannique, continue d’offrir la

maintenance aux centaines de Beaver encore en opération.

L’unique Beaver immatriculé C-GBUL

Le pilote André Durocher m’avait invité avec quelques autres

de ses amis à voler dans son Beaver le 26 août dernier pour

aller participer à un rendez-vous aérien à l’aéroport de

Lachute. Ce qui rend unique GBUL, c’est d’abord son moteur

Même pas la peine de remonter toute la piste pour décoller! Le taxiway de l’aéroport

de Gatineau se joint à mi-piste et c’était bien suffisant au Beaver C-GBUL du pilote

André Durocher pour nous faire monter dans le ciel avec une aisance, pour ma part,

inattendue; nous étions quand même cinq personnes à bord!

Travail de force avant de mettre

le moteur en marche.