clubs et 1 à un particulier. Vendus en Europe (Belgique,
France, Allemagne, Grande‐Bretagne, Estonie, etc.), mais
aussi au Moyen‐Orient (Turquie et Égypte), les Sonaca
ont le vent en poupe. Toutefois, il faudra encore attendre
un moment avant de les voir sillonner le Canada et même
les États‐Unis. Homologations (TC et FAA) obligent !
Recherche et développement
Les Sonaca S200 et S201 sont donc des émulations du
Sling 2 produit par The Airplane Factory (Johannesburg,
A f r i q u e
d u
S u d ) .
R e n s e i g n e m e n t s
:
https://airplanefactory.co.za.Ce choix fut dicté après
moult investigations de la part des fondateurs, alors en
devenir, de Sonaca Aircraft (Charleroi puis Namur,
Belgique). En fait, plutôt que d'inventer un monomoteur,
Carl Mengdehl et Pierre van Vetter parcoururent une
fraction du monde aéro à la recherche d'une option déjà
existante et surtout éprouvée. Leur décision prise et les
accords entérinés, les Belges et leur team entamèrent la
lente métamorphose du Sling en un aéronef à certifier.
Comme le précise l'ingénieur Mengdehl : « La forme de
l’avion, le profil de l’aile et le choix des matériaux ont été́
maintenus ». Cependant, sur le prototype, d'immenses
transformations furent réalisées – cela pour satisfaire les
desiderata du marché, mais aussi pour répondre aux exi‐
gences de la certification EASA. « Nous avons significati‐
vement modifié la résistance structurelle pour obtenir
une masse maximale […] de 750 kg (1 653 lb) avec un fac‐
teur de charge de +4,4 g – soit une augmentation de l’or‐
dre de 25 % par rapport au modèle initial, poursuit‐il.
Les longerons principaux de la voilure, la connexion au
fuselage et le longeron central ont été́ redessinés.
Certains alliages […] ont été́ substitués afin de tenir
compte des charges aérodynamiques, de la fatigue des
matériaux et des aspects liés à la corrosion. Les change‐
ments ont porté également sur le renforcement de l’ar‐
c e a u de l a ve r r i è r e , l e t r a i n d ’ a t t e r r i s s a g e , l e s
empennages vertical et horizontal […], le circuit d’ali‐
mentation du carburant, le système de freinage ainsi que
l’instrumentation », conclut‐il. C'est en 2018, soit 3 ans
après la création de la société, que la quête du Graal fut
consacrée : obtention de la certification EASA CS‐VLA.
Contrairement à la majorité des nouveaux avionneurs,
Sonaca Aircraft est une filiale d'un acteur majeur dans
l'aéronautique. Équipementier international (civil, dé‐
fense, espace), le groupe Sonaca œuvre dans divers do‐
maines de production. Pour information, celui‐ci détient
90 % des actifs de Sonaca Aircraft – une compagnie re‐
censant aujourd'hui 35 em‐
ployés. La création de centres
de maintenance agréés (dont 2
en Belgique) fait aussi partie
des desseins, à court terme.
Description technique
Cont ra i rement à ses concur rent s contempora i ns
(Tecnam, Aquila ou encore Diamond), Sonaca Aircraft ne
considère pas ou prou, au niveau structurel, les maté‐
riaux composites. La cellule de l'avion est classique
comme celle d'un Piper ou d'un Cessna. Le fuselage semi‐
monocoque comprend des cadres et des lisses recouverts
de plaques d'alliage. Le tout, en 6061‐T6, est assemblé
avec des rivets pleins et/ou complétés par des rivets
aveugles (Avex). L'aile, au profil NACA 4415, reprend le
même schéma – à la différence près que son longeron
principal est en 2014‐T3. L'empennage cruciforme per‐
siste en métal. Idem pour les volets à fentes de type
Fowler et les ailerons à 3 positions. Seuls le capot‐moteur
(en 2 parties), les saumons recourbés (faisant office d'ai‐
lettes supercritiques), les carénages (aérodynamiques)
des 3 roues et quelques pièces (accastillage) font excep‐
tion puisqu'en "plastique". Les commandes, ailerons et
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2019
7
ESSAI EN VOL
Chaîne d'assemblage chez Sonaca Aircraft, à l'aéroport de Namur.
Olivier Vaessen, pilote privé, fana du Sonaca S200 et bientôt du
S201.
Harold van der Straten, le très
affable PDG de Sonaca Aircraft.