MAI / JUIN 2019
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FORMATION
Dossier formation de la main-d’œuvre
en aérospatiale
Quand on parle de main-d’œuvre en aérospatiale,
cela inclut les industries du secteur de la fabrica-
tion en aéronautique, du transport aérien ainsi que
des aéroports. C’est un secteur de première impor-
tance pour l’économie québécoise puisqu’une per-
sonne sur 96 travaille dans l’aérospatiale et cette
proportion monte à une sur 52 pour la grande ré-
gion de Montréal.
Les intervenants
Le CAMAQ (Comité sectoriel de la main-d’œuvre en aérospa-
tiale au Québec) a pour rôle de promouvoir les perspectives
de développement professionnel et l’excellence de l’industrie
aérospatiale. Le CAMAQ compile les données statistiques
concernant la main-d’œuvre en aérospatiale et établit quels
seront les besoins futurs.
L’ÉMAM (École des métiers de l’aérospatiale de Montréal),
comme son nom l’indique, offre neuf formations profession-
nelles spécialisées dans l’aérospatiale. Les formations sont
les suivantes :
• Montage de câbles
• Montage de structure
• Montage mécanique
• Outillage et rembourrage d’aéronefs
• Techniques d’usinage
• Tôlerie de précision
• Traitement de surface
• Usinage sur machine
L’ÉNA (École nationale d’aérotechnique) dispense trois for-
mations qui sont :
• Techniques de maintenance d’aéronefs
• Techniques d’avionique
• Techniques de génie aérospatial
Il y a le ministère de l’Éducation ainsi que les différents mi-
nistères québécois et canadiens qui offrent des programmes
de formation et de développement de la main-d’œuvre.
Les entreprises ont également un rôle à jouer dans le déve-
loppement et la formation de la main-d’œuvre puisque ce
sont elles qui déterminent les besoins. Les syndicats partici-
pent aussi aux différentes tables de concertation.
C’est Aéro Montréal qui a le rôle de rassembler tous les in-
tervenants en matière de formation de la main-d’œuvre par
l’entremise de son chantier Relève et main-d’œuvre dont le
mandat est d’assurer la planification, la coordination et la
réalisation d’un plan d’action concerté afin de répondre aux
grands enjeux de la relève et de la formation de la main-
d’œuvre en aérospatiale au Québec.
Les changements technologiques et l’ÉMAM
L’industrie aérospatiale est le secteur d’activité qui investit
le plus dans la recherche et le développement et cela impose
un défi important pour maintenir les compétences à jour. Les
méthodes de production et de travail changent et il faut être
disposé à se former et s’adapter afin de suivre le rythme.
En avril 2016, le chantier Relève et main-d’œuvre d’Aéro
Montréal a tenu le forum Aéro Talents et un livre blanc a été
produit par la suite. L’arrivée de l’industrie 4.0 a été claire-
ment identifiée comme un enjeu majeur pour les entreprises
de fabrication du secteur aérospatial.
L’ÉMAM n’a pas tardé à se mettre à l’ère de l’industrie 4.0 et
elle a adapté ses formations en conséquence. Elle possède
un parc machine d’une valeur de près de 30 M$. Le directeur
de l’ÉMAM, M. Mario Héroux, mentionne que les techniques
d’usinage ont beaucoup changé. Autrefois, un machiniste ne
s’occupait que d’un seul équipement, alors que de nos jours
il est responsable d’un groupe de plusieurs machines qui
opèrent de manière quasi autonome. Pour être capable de
bien accomplir ces tâches, les travailleurs doivent compren-
dre comment les machines sont programmées et leur fonc-
tionnement.
La formation continue à l’ÉMAM
La formation continue est un secteur qui prend de plus en
plus de place et l’ÉMAM offre plusieurs programmes dont
certains se donnent directement chez l’employeur. Premier
Aviation de Québec et AAR de Trois-Rivières sont deux en-
treprises qui accueillent chacune une cohorte dans leurs
murs. Cela permet d’avoir un système d’alternance travail-
études qui offre beaucoup plus de flexibilité financière aux
personnes qui choisissent cette option.
Les formations, d’une moyenne de 975 heures, comportent
30 % de cours théoriques; la pratique représente 70 % du
temps de formation. Les formations dispensées par l’ÉMAM
sont donc faites sur mesure pour les personnalités ma-
nuelles. Il y a actuellement environ 400 étudiants à l’ÉMAM
sur une capacité de 1200.
L’ÉMAM est à revoir le curriculum du programme de forma-
tion Montage de câbles afin de l’actualiser. Comme elle est le
seul établissement d’enseignement secondaire au Québec
dans le domaine, cela lui évite le long processus de consul-
tation avec les autres établissements d’enseignement. Il faut
tout de même compter une quinzaine de mois afin de revoir
le programme en profondeur. D’autres programmes de for-
mation pourraient également être revus dans les années à
venir.
Par André Allard