MAI / JUIN 2019
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FORMATION
Le grand bond technologique de l’ÉNA
Pour l’instant, l’ÉNA n’entend pas revoir le curriculum de ses
programmes de formation, mais cela ne veut pas dire que la
formation dispensée aux étudiants n’évolue pas. L’arrivée à
l’automne dernier du C Series FTV3 donné par Bombardier
est une occasion de revoir la matière. Plusieurs profes-
seurs de l’ÉNA sont actuellement à apprendre les manuels
techniques du nouveau venu afin de pouvoir intégrer à
leur cours la formation sur cet avion de ligne ultra mo-
derne.
En ce moment, le FTV3 est gardé en état de vol et, tous
les dix jours, des employés d’Airbus viennent prêter assis-
tance au personnel de l’ÉNA afin de procéder à un démar-
rage des moteurs. Cela permet de faire fonctionner tous
les systèmes et de vérifier leur état. Le directeur de l’ÉNA,
M. Pascal Désilets, rappelle que le FTV3 a servi à la certi-
fication de l’avionique et que plusieurs consoles reprodui-
sant tous les instruments du tableau de bord sont
installées. « C’est une véritable salle de classe avec une
avionique de pointe dont nous disposons maintenant »,
précise-t-il. Intégrer l’entretien de l’A220 à la formation
des étudiants permettra à l’ÉNA de faire un bond techno-
logique important et M. Désilets considère que c’est un
privilège d’avoir un tel outil de formation.
Le CTA (Centre de technologique aérospatiale), qui est rat-
taché à l’ÉNA, permet de faire du transfert technologique
de l’industrie privée vers l’enseignement. Quinze profes-
seurs de l’ÉNA participent à divers programmes de re-
cherche du CTA. Il y a quelques années, le CTA a développé
une ligne de production intelligente pour Pratt & Whitney
Canada; une fois le développement complété, ce sont les
professeurs de l’ÉNA qui ont créé le programme de for-
mation.
L’ÉNA est à mettre sur pied une AEC (attestation d’études
collégiales) en assemblage et entretien de cabine. Cette
formation a pour but de répondre à la demande grandis-
sante de ce secteur d’activité qui se développe dans la ré-
gion de Montréal. La finition intérieure d’avions d’affaires
est un secteur où la précision et le souci du détail sont
très importants et qui demande des compétences très par-
ticulières.
M. Désilets mentionne qu’avec l’arrivée de l’industrie 4.0,
le travail en aérospatiale s’effectue de plus en plus sou-
vent au sein d’équipes multidisciplinaires et que le savoir-
ê t re dev i en t de p l us en p l us impor t an t pour l es
travailleurs. Les compétences relationnelles font mainte-
nant partie des compétences transversales que l’étudiant
doit acquérir.
La formation continue à l’ÉNA
La formation continue fait également partie intégrale de
la mission éducative de l’ÉNA et elle offre plusieurs for-
mations spécialisées en industrie afin de combler cer-
taines lacunes; l’entretien et la réparation des matériaux
composites en sont un exemple.
L’ÉNA offre également ses deux programmes principaux,
entretien d’aéronefs et avionique. Ils sont donnés sous
forme de DEC ou d’AEC. Elle offre également 13 pro-
grammes de formation complémentaire au coût de 1 $
l’heure qui sont : lecture de plans, instruments de mesure,
tolérance géométrique, CMM, inspection visuelle, sensibi-
lisation à la qualité, introduction à CATIA, dessin tech-
nique avec CATIA, création d’assemblages avec CATIA,
programmation CNC avec CATIA, Bootcamp aéronautique,
avionique pour mécanicien et facteurs humains.
Le défi du recrutement
S’il y a une pénurie de main-d’œuvre, il y a également
moins d’étudiants à recruter et il faut sortir des sentiers
battus pour inciter les élèves du secondaire à choisir une
carrière en aéronautique.
C’est dans le but de rejoindre le plus grand nombre de
jeunes que le chantier Relève et main-d’œuvre d’Aéro
Montréal, le CAMAQ, l’ÉMAM et l’ÉNA ont créé l’initiative
#OSELAERO qui vise à rejoindre le plus grand nombre
possible de jeunes afin de les informer sur les perspec-
tives de carrières en aérospatiale. Lancée au prin-
temps 2018, #OSELAERO commence à donner des
résultats alors que l’ÉMAM et l’ÉNA ont connu une forte
augmentation du taux de participation aux différentes
journées portes ouvertes qu’elles ont organisées depuis
l’automne 2018.
À elle seule, l’ÉNA a connu une augmentation de 17 % du
nombre de demandes d’admission pour la session de sep-
tembre 2019. La formation continue à l’ÉNA est aussi en
forte progression alors que le nombre d’inscriptions a
doublé au cours des trois dernières années.