JANVIER / FÉVRIER 2019
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PARAMOTEUR
Par Éric Sigier
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Copropriétaire d’AirProGyro |
info@airprogyro.comLe plus petit aéronef, pour aller le plus loin...
Paradoxal mais compréhensible qu'avec un appareil
que l'on transporte en auto, bateau, avion ou vélo, le
paramoteur soit, à mon sens, le plus pratique pour
voler à travers le monde.
Depuis seulement 30 ans que le paramoteur existe, l'évo-
lution de la performance s'est jointe à la légèreté.
Aujourd'hui, la mécanique est simple à entretenir, avec
une aile fiable et relativement rapide, et il est facile de dé-
coller à pied sur toutes sortes de terrains autour du globe.
S'envoler d'une plage ou d'un pâturage et survoler les
bords de mer ou les montagnes, voilà l'engin que les aven-
turiers du plein air ont enfin maîtrisé. Chaque pays a ses
exigences en aéronautique, c'est pourquoi il faut être res-
ponsable avant d'entreprendre un voyage à l'étranger et
de bien se conformer à la réglementation de chacun. Les
écoles de pilotage et les forums sont un bon départ pour
l'information.
À l'approche de l'hiver, bien des paramotoristes québé-
cois planifient un voyage au chaud avec leur appareil.
Plusieurs n'en sont pas à leur premier voyage et savent
bien s'y prendre seul ou en groupe. En matière de trans-
port aérien, l'OACI et l'IATA ont des exigences très strictes
de sécurité pour le transport des moteurs. En soute, au-
cune trace ou odeur de carburant n'est admissible. Un
moteur neuf peut être transporté, mais s'il a fonctionné
ne serait-ce qu'une seule fois, des mesures s'imposent
concernant la mécanique. Aucune chambre fermée ayant
contenu de l'essence n'est admise. Les habitués démon-
tent le moteur et lavent soigneusement les pièces avant
de les emballer séparément. Il est facile de se procurer à
l’état neuf un petit réservoir, de la durite, des filtres et un
kit de carburateur. Attention, il y a cependant des règles
aussi pour le transport des batteries. L'envoi par les com-
pagnies de transport est plus facile, mais toujours sous
certaines conditions.
Les voyages prennent de l'ampleur lorsque l'on peut pra-
tiquer sa passion de voler à l'étranger. Compact, un para-
moteur se place dans le coffre d'une voiture ou d'une
petite remorque et bien des pilotes ont sillonné les États-
Unis en profitant de leur appareil. Certains espaces aé-
riens sont aujourd'hui fermés, mais d'autres s'ouvrent...
Profitons de notre époque! En 2009, quelque 75 paramo-
toristes ont eu la chance de voler dans le désert de la
Syrie, au-dessus des ruines de Palmyre, et atterrir au cen-
tre de Damas... des paysages aujourd'hui disparus en rai-
son de la guerre. En compétition, en Chine, avec neuf
pilotes canadiens, nous volions au-dessus de la Grande
Muraille. Accompagné de mon épouse et un de mes fils,
tous les deux pilotes, je me demandais « Vais-je me ré-
veiller? », tellement ce moment privilégié était magni-
fique! Bien des pays ont été survolés par des Québécois :
les plages du Mexique, des îles aux Caraïbes, l'Australie,
l'Afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud, l'Europe où des pilotes
emportent le minimum et bivouaquent entre l'Italie et la
Hollande, ou de l'Espagne à la Grèce. Mais n'oublions pas
la chance que nous avons au Canada d'avoir 5000 km à
parcourir d'un océan à l'autre, sans frontières, avec la
même réglementation et des paysages aussi impression-
nants qu'uniques. Le paramoteur est un tremplin pour la
découverte aérienne!
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Éric Marceau en vol au Nouveau-Mexique.
Photo : Alain St-Martin, novembre 2018
J-F Leblanc en vol vers Table Mountain, Le Cap, Afrique du Sud.
Jean-François et Monique : un couple qui voyage beaucoup.
Photo : Monique Létourneau