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MARS / AVRIL 2018

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Reportage et traduction : Martin Cormier | Photographies : Forces armées canadiennes et Escadron 430

HISTOIRE

Le P-51 Mustang MK1

Un avion de reconnaissance de l'Aviation royale du Canada

Le magazine Aviation est heureux de vous présenter le

P-51 Mustang, ce MK1 canadien. Durant la Seconde

Guerre mondiale, avec l'avancée des Alliés, cet avion de

combat a servi en support aux troupes britanniques et

canadiennes par des missions de reconnaissances pho-

tographiques parfois déterminantes.

Son histoire

Le P-51 Mustang est un avion de combat conçu par M. Edgar

O. (Ed) Schmued pour la North American

Aviation

. À l'été

1939, l'ingénieur et son équipe travaillent à l'élaboration du

NA-73X. Ils utilisent des éléments du T-6 Texan, un avion

d'entraînement. Des innovations importantes y sont ajou-

tées, dont un écoulement laminaire NACA et un radiateur de

fuselage à effet propulsif Curtiss. Le 26 octobre 1940, muni

d'un moteur GM Allison V-1710, 12 cylindres, c'est le vol ini-

tial du NA-73X. En 1940, pendant la bataille d'Angleterre, le

gouvernement britannique, ayant des difficultés avec des P-

40 C Curtiss, demande à la North American Aviation des NA-

73X pour la Royal Air Force.

Armés de 4 mitrailleuses de 0,50 mm et de 4 canons de

0,303 mm montés dans l'aile, de 2 canons 0,50 mm dans le

nez, les Mustang MK1 de la RAF ont une caméra oblique K-

24 derrière la cabine de pilotage et une ciné-mitrailleuse sur

le bout de l'aile gauche. Les Britanniques ajouteront une ca-

méra verticale en avant de la roulette de queue. Le 23 avril

1941, le NA-73 britannique effectue un premier vol et arrive

en Angleterre le 24 octobre 1941. Une vingtaine d'appareils

seront envoyés au 26

e

Escadron de Gatwick. En février 1942,

les P-51 MK1, munis de moteurs Allison V-1710 de 1100 ch,

seront considérés alors comme supérieurs aux avions amé-

ricains. À basse altitude, les Mustang MK1A affichent de

considérables performances, mais celles-ci reculent vers les

15000 pi (3650 m). En raison des insuffisances du moteur

à haute altitude, l’avion était donc mal adapté aux missions

d’interceptions et sera utilisé à basse altitude pour les mis-

sions photographiques, de reconnaissances tactiques et

comme avion-pointeur pour l’artillerie.

Les missions canadiennes avec les Mustang

Les escadrons canadiens sont aussi utilisés pour le support

aux opérations terrestres avec l’Army Co-Operation, avec le

39

th

Reconnaissance Wing of 83 Group et le RAF 2nd Tactical

Air Force. Plusieurs P-51 Mustang MK1A seront opération-

nels avec plusieurs escadrons de la RAF, tels trois escadrons

pour la RCAF et un escadron polonais. Le 19 août 1942, lors

du Raid de Dieppe par l'Opération Jubilee, avec un P-51

Mustang canadien de l'Escadron 414, M. H. Hills, un pilote

américain, en échange avec l'Escadron 414, abat un FW-190

allemand. Mais, pendant cette opération, dix avions Mustang

canadiens seront abattus.

Entre 1942 et 1944, trois escadrons de P-51 Mustang MK1A

canadiens (Escadrons 400, 414 et 430) sont utilisés pour di-

verses missions comme les « Rhubarb » qui étaient destinées

aux frappes aériennes en territoire ennemi contre des objec-

tifs au sol, tels des locomotives, du matériel roulant ou des

lignes de transports d’énergie. Quant aux missions «

Populars », ce fut pour des missions de reconnaissances pho-

tographiques, pour aider les Alliés à établir des plans d'in-

vasion. Il faut ajouter les « Noball »', ces missions

photographiques des sites de lancements de bombes vo-

lantes V-1, au Pas-de-Calais, dans la vallée de la Somme et

dans la péninsule de Cherbourg.

Le Jour J de la bataille de Normandie, ce sont ces mêmes es-

cadrons canadiens, en pleine opération de missions photo-

graphiques et visuelles détaillées, qui ont offert une aide

précieuse, un appui considérable à l’état-major des Alliés et

au British Second Army. Après la campagne militaire de

France, les escadrons canadiens de P-51 Mustang participent

à des missions en Belgique et en Hollande. À la fin de 1944

et en 1945, ils seront remplacés par des Spitfire IX.

Un pilote de Mustang

canadien se souvient!

Le magazine Aviation s'est entretenu avec le lieutenant-gé-

néral honoraire Richard Rohmer, l'un des rares pilotes de

Mustang encore vivants de cette époque-là. Notons ici son

fait d'armes notoire durant la Deuxième Guerre mondiale. Il

aurait localisé la voiture du maréchal Rommel qui, le 17 juil-

let 1944, sera victime d'un mitraillage sur la route entre

Livarot et Vimoutiers.

Magazine Aviation :

Combien de temps a duré votre forma-

tion avec le Mustang MK1?

Lieutenant-général honoraire Richard Rohmer :

50

heures. En 1943-1944, j'avais 19-20 ans avec l'Escadron 430.

J'ai effectué un tour de service de 135 opérations de recon-

naissances, à bas niveau, sous le feu des batteries de l'artil-

lerie allemande.

M.A. :

Quelles ont été les difficultés rencontrées avec le

Mustang?

L.G.H.R.R. :

J'avais des problèmes pour atteindre les pédales

de direction. J'ai eu besoin de deux coussins pour soutenir

mon dos.

M.A. :

Lors des missions, comment se comportait le

Mustang?

L.G.H.R.R. :

Le Mustang MK1 avait un moteur insuffisant. Il

était trop lourd pour le combat aérien. À bas niveau, à pas