MARS / AVRIL 2018
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La pratique du
pilotage toutes
saisons perfec-
tionne l’habileté
d’un pilote au-
tant que la mé-
c a n i q u e q u i
fonctionne régu-
l i è r e m e n t s e
maintient en bon état. Toute l’année, on peut voler et
le rendement de votre investissement en sera majoré.
La formation en autogire aborde le pilotage d’hiver. L’an der-
nier, le Canada a été traversé en autogire l’hiver. Des rencon-
tres amicales entre pilotes se font sur des lacs gelés ou des
pistes entretenues et des appareils de différentes catégories
s’y retrouvent, dont des autogires. Il faut connaître le plaisir
de voler l’hiver et en profiter. Bien souvent, les conditions de
vol sont plus calmes. De plus, le fait d’être bien assis sur un
siège chauffant dans une cabine confortable rend le vol des
plus agréables. La portance est bien meilleure que l’été. Il y
a un peu moins de trafic, mais la lumière et la clarté du ciel
sont incomparables. Les couleurs d’un coucher de soleil sur
les glaces du fleuve ou l’immensité du tapis blanc sous nos
yeux ne demandent qu’à être partagées.
Un autogire ne prend pas beaucoup de place dans un hangar
et il est préférable de le garder au sec. Le décollage sur une
surface glacée est différent et requiert un peu d’expérience.
Néanmoins, on y trouve un intérêt pour certaines manœu-
vres. Jusqu’à moins 15 degrés, on peut voler facilement si le
taux d’humidité n’est pas trop élevé. Par grand froid, un mo-
teur peut s’user prématurément. Au démarrage, l’huile
moins fluide circule plus difficilement et le démarreur et la
batterie sont plus sollicités... En dessous du point de congé-
lation, un peu de chaleur va aider la mécanique du moteur
et l’ensemble des pièces.
L’autogire se pose sur une très courte distance, ce qui est un
avantage en cas de problème, mais en aviation aucune règle
de sécurité n’est à négliger... Évitez les zones d’humidité vi-
sibles. Une averse de neige peut vous faire perdre la réfé-
rence visuelle au sol. En fin de journée, laissez-vous une
marge de temps de vol avant la tombée du jour, car une tra-
jectoire peut être modifiée et rallongée à cause de la météo.
Quand il y a plus de 80 % d’humidité, des conditions de givre
se retrouvent entre environ moins 5 et plus 10 degrés, voire
plus si on vole dans des zones humides comme de la brume,
près de l’eau, des nuages ou la pluie.
La plupart des autogires récents utilisent un moteur Rotax
aviation et le système antigivrage des carburateurs va aider
grandement à éviter des problèmes. L’hélice ou les pales du
rotor sont sujettes au givre qui peut occasionner des vibra-
tions, une perte de puissance de l’hélice ou une perte de por-
tance du rotor. Quelques précautions sont à retenir : drainer
régulièrement l’eau dans l’essence, garder si possible le ré-
servoir plein, amener avec soi des vêtements supplémen-
taires et une couverture isothermique, vérifier sa trousse de
premiers soins et être respectueux des itinéraires ou des
plans de vol. Si vous avez un doute, consultez votre instruc-
teur.
Pensez à ce que vous auriez besoin en cas de panne... Il serait
trop bête de se sauver d’un accident mais de mourir de froid!
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AUTOGIRE
Un autogire, ça vole bien l’hiver…
quand on sait s’y prendre!
Par Éric Sigier
|
Copropriétaire d’AirProGyro |
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