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MARS / AVRIL 2019

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Texte : Richard Saint-George - Photos de l'auteur + calendrier Communaut'Air 2019

COUP DE COEUR

Communaut'Air,

la formule aéroclub simplifiée

Ce projet, inusité au Canada mais courant en Europe, est né

sous l'impulsion de Jean-François Charette et de Mathieu

Lamontagne. Respectivement TEA/fondateur de JFC Aviation

et TEA/propriétaire de Mécano Air Services, ces deux amis

et collègues de longue date sont des figures bien connues du

monde aéro québécois. Au fait des coûts et des obligations

qu'entraînent l'acquisition et l'entretien d'un aéronef – si pe-

tit soit-il – ces deux professionnels ont pensé (à juste titre)

que la création d'un aéroclub permettrait à nombre de pi-

lotes de vivre leur passion sans se ruiner ni se compliquer

l'existence.

Enjeux et embûches

Le concept de l'aéroclub n'est pas nouveau. Même au pays.

Toutefois, il n'est pas toujours facile de monter puis de gérer

une telle structure. En premier lieu, acquérir des avions

(même basiques) requiert des fonds. Paiement comptant =

immobilisation d'argent à long terme. Règlement à crédit =

intérêts, garanties, etc. Pour pallier le problème, Jean-

François et Mathieu ont mis sur le parc leurs propres ma-

chines et incité quelques clients de M.A.S. à joindre les rangs.

Ainsi, point de financement ! De surcroît, les propriétaires

impliqués dans ce projet (devenu réalité) voient leurs appa-

reils entretenus (maintenance, stationnement, déneigement,

nettoyage, etc.) sans frais. Les opérations mécaniques se fai-

sant in situ, cela crée directement de l'ouvrage. Mais pour

pouvoir démarrer, il ne suffit pas d'avoir une flotte d'aéro-

nefs. Il faut compter aussi sur l'aval d'une compagnie d'as-

surances. Bénéficiant d'une certaine expérience en la

matière, Jean-François (fils de l'assureur Ghislain Charette)

a su comment négocier avec de grandes firmes. Le plan d'af-

faires, monté avec son collègue Mathieu, a été présenté (en

anglais) directement aux directions compétentes. Résultat

en fin de sélection : de bonnes conditions, un super tarif, une

franchise minimale. Mais ce n'est pas tout ! Une clause de pi-

lote désigné ou

Authorized Pilot

permet à Communaut'Air

d'ajouter directement les pilotes-membres sur ledit contrat,

sans en référer à la compagnie d'assurances. Un plus dont

ne jouit apparemment pas la majorité des autres aéroclubs

canadiens.

Conditions et obligations

La nomenclature de Communaut'Air stipule qu'il ne s'agit

pas d'une entreprise de location d'avions mais bien d'un aé-

roclub. On parle donc d'une organisation encadrant des so-

ciétaires en règle et régissant la gestion d'aéronefs à dessein

de loisirs. Les membres, obligatoirement pilotes et exempts

de toute infraction aéro (dans les 3 ans précédents), sont of-

ficiellement actionnaires de la compagnie (moyennant 1 dol-

lar symbolique). Le renouvellement de l'inscription est

annuel. Donc, par définition, personne ne devient participant

à vie. Une caution remboursable, d'un montant de 500 $,

constitue la franchise en cas d'accident. Après avoir subi un

test de compétences, dirigé par le chef pilote ou l'un des

deux instructeurs accrédités, la recrue a ensuite accès – se-

lon son niveau – à une sélection d'appareils. Un minimum de

10 heures de location demeure requis annuellement. En

moyenne, les adhérents le dépassent largement. Enfin, afin

Créée il y a un an, cette association à but non lucratif permet à une vingtaine

de membres de voler sur différents monomoteurs sans contraintes administratives

et/ou pécuniaires. Basée à Joliette (CSG3) mais aussi présente à Lachute (CSE4)

et à Saint-Hyacinthe (CSU3), Communaut'Air devrait prendre bientôt de l'expansion.

Jean-François Charette, cofondateur de Communaut'Air, à

bord de C-GXRL (l'un des trois C172 de la flotte courante).

Mathieu Lamontagne, cofondateur de Communaut'Air,

devant un hydravion chez Mécano Air Services.