En juin dernier, après 20 ans de bons et loyaux services pour
Aviateurs.Québec, Jean-François Bellemare a pris la décision
de poser sa plume de journaliste et de s’envoler vers une re-
traite bien méritée. À l’âge de 79 ans, la "machine humaine",
toujours aussi efficace, était toutefois épuisée et avait main-
tenant besoin de repos.
Monsieur Bellemare nous a d’ailleurs confié qu’il se sentait
privilégié par la vie : « J’ai eu la chance de réaliser plusieurs
rêves d’enfance, dont celui de devenir journaliste et de vivre
près du monde de l’aviation ». Tout en lui souhaitant le meil-
leur pour sa retraite, nous aimerions refaire ensemble un re-
tour sur sa brillante carrière et son importante contribution
au monde de l’aviation.
Originaire de Trois-Rivières, à l’âge de 6 ans, un jeune J.F.
Bellemare reçoit son baptême de l’air à l’été 1946 à l’aéro-
port du Cap-de-la-Madeleine, sur Piper Cub. Cet événement
historique le marque alors pour la vie et lui fait découvrir sa
passion pour l’aviation!
À l’été de ses 17 ans, il est employé par le journal Le
Nouvelliste de Trois-Rivières en tant que photographe et
chroniqueur de courts textes. Il travaille ensuite comme ci-
néaste pendant quelques années. Son parcours professionnel
le mène ensuite à travailler, pendant 22 ans, comme profes-
sionnel dans le domaine de la recherche (chimie et phy-
sique) pour le Ministère de la Sécurité publique. En 1996, sa
passion de l’aviation ne l’ayant jamais quitté, Jean-François
décide alors de commencer sa deuxième vie professionnelle
en devenant journaliste indépendant pour Aviateurs.Québec,
appelé à l’époque l’Association des Pilotes de Brousse.
Divers sujets alimentent ses années d’écriture : « Je m’inté-
ressais principalement à l’histoire des pilotes de brousse, à
ce qui les passionnait, de quelle façon la météo influençait
leur travail, de leurs missions, des problèmes qu’ils rencon-
traient dans l’exercice de leur profession, et autres. Je m’in-
téressais aussi au vol en conditions hivernales et nordiques,
vols de nuit et autres. Je m’intéressais également au volet fa-
milial. »
En parlant de ces découvertes sur les pilotes, Jean-François
nous partage aussi toute son admiration pour ce métier : «
J’ai découvert la valeur de ces pilotes de brousse qui volent
en régions inhospitalières. J’ai réalisé que tous ces hommes
étaient en majorité, des gens sérieux, ingénieux, créatifs, au-
dacieux, patriotes au sens le plus pur du terme. Les pilotes
que j’ai interviewés au cours de ma carrière ne ressem-
blaient absolument en rien à des cow-boys-pilotes. Pour eux,
la sécurité était primordiale pour piloter un aéronef et vivre
pleinement les plaisirs de voler; c’était pour eux une règle
de vie et de survie. »
Durant toutes ces années comme journaliste, Jean-François
a accumulé de nombreux reportages plus incroyables les uns
que les autres! Il a fait plusieurs rencontres marquantes qui
lui ont permis de réaliser ces reportages. Notamment,
Jacques Blouin, un homme d’affaires averti, infiniment géné-
reux et pionnier de l’hélicoptère sur la Côte-Nord, qui a été
son guide pour réaliser plusieurs reportages sur la venue
d’un hélicoptère en brousse afin de répondre aux besoins
particuliers de la région.
M. Bellemare réitère aussi son admiration pour les épouses
de ces valeureux pilotes, ces dames courageuses et ingé-
nieuses. L’une de ces Grandes Dames, Françoise Gaudreau-
Fecteau, a d’ailleurs contribué de façon considérable à
établir des liens et des échanges avec les dames autochtones
des régions du Nord.
Il souligne également la contribution de madame Pauline
Jacques Vachon. Cette dernière a dirigé pendant plus de dix
ans une équipe bénévole qui a travaillé d’arrache-pied pour
la création du Premier musée de l’aviation civile au Québec.
• Volume 33 Numéro 5
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Une retraite bien méritée pour Jean-François Bellemare
Photo récente de Jean-François Bellemare