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MAGAZINE AIR V35N1

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Portrait

Source : Denis Gratton

/

Le Droit

L’appel du ciel

À 16 ans, le Gatinois Zacharie LeBlanc deviendra le plus jeune pilote d’avion au Canada!

Zacharie LeBlanc avait 14 ans lorsqu’il a demandé à son père

la permission — et les sous — pour suivre un cours de

pilotage d’avion. « Bon, s’est dit son père, Joël LeBlanc, il

vient probablement de regarder le film Top Gun. Ça va pas-

ser. » Ça n’a pas passé. Bien au contraire. « L’appel du ciel »

était trop fort chez cet élève de cinquième secondaire du

Collège Saint-Alexandre. Il voulait s’envoler et prendre le ciel

en toute liberté. Comme les oiseaux. Le dimanche 23 sep-

tembre, Zacharie LeBlanc célébrera ses 16 ans. Et ce matin-

là, à l’aéroport de Gatineau, il deviendra le plus jeune pilote

dans l’histoire du Canada. « Zacharie a commencé sa forma-

tion chez nous à l’âge de 14 ans, explique Pierre-Alexandre

Sénéchal, pilote de ligne (commandant) chez Air Transat et

directeur des opérations de l’école de pilotage Évolution, à

Gatineau. Son examen théorique, son test en vol et ses

examens médicaux sont déjà complétés.

Zacharie a très bien réussi la batterie de tests que l’on doit

passer avant d’obtenir un permis de pilote de loisir. Et di-

manche matin, un représentant de Transports Canada sera

à l’aéroport exécutif de Gatineau pour lui remettre son per-

mis. Zacharie a la passion, ça se voit. Et le carburant pour

réussir là-dedans, c’est la passion. « Il faut être âgé de 16 ans

pour obtenir ce permis, de poursuivre M. Sénéchal. On ne

peut avoir 15 ans et 364 jours. Donc, puisque Zacharie aura

son permis le même jour que ses 16 ans, il deviendra ainsi

le plus jeune pilote de l’histoire. C’est un record que jamais

personne ne pourra battre. Il pourra être égalé un jour, mais

jamais battu. Et pour l’occasion, mon école lui offrira gratui-

tement une heure de vol. » L’autre place dans l’avion que pi-

lotera Zacharie dimanche est déjà réservée par son frère

cadet. Sa soeur aînée et sa mère auront aussi droit à un tour

d’avion ce jour-là à bord de l’appareil du « commandant »

Zacharie. « Et je compte voler au-dessus de la maison de mes

grands-parents à Luskville », ajoute l’adolescent. Mais d’où

vient cette passion pour l’aviation et cette envie quasi incon-

trôlable de s’envoler? « Je ne sais pas, mais ça ne vient pas

du film Top Gun, de répondre Zacharie en souriant.

Lorsqu’un avion passe dans le ciel, il faut que je le regarde.

Piloter un avion m’a toujours intéressé. À 14 ans, quand je

me suis renseigné pour savoir comment je pourrais devenir

pilote, j’ai constaté que je pouvais commencer à suivre des

cours immédiatement. Quelqu’un qui veut devenir policier

ne commence pas ses cours pour le devenir à l’âge de 14 ans.

Mais moi, je pouvais le faire. C’était accessible. Et contraire-

ment à l’école, ça ne me dérangeait pas d’étudier pour ça »,

laisse-t-il tomber en riant. Ne restait plus qu’à convaincre

papa…

« Zacharie lisait beaucoup de livres sur l’aviation, les avions

et tout ça, de dire son père. Plus il commandait de livres sur

Amazon, plus je voyais qu’il semblait sûr de son affaire. Donc,

j’ai appelé à l’école Évolution et j’ai discuté pendant une

bonne heure avec M. Sénéchal. Ça m’a rassuré. J’ai des amis

qui m’ont demandé si je n’étais pas un peu fou de laisser mon

fils faire ça. Mais c’est tellement sécuritaire et il est très bien

encadré et supervisé. J’aurais plus de crainte de le voir partir

avec l’auto un vendredi soir avec ses chums. Je l’accompagne

à ses cours de pilotage tous les samedis matins. Je l’attends

au sol, je le regarde voler, il fait très bien ça. Je n’ai aucune

crainte. » Le rêve ultime de Zacharie Leblanc est de devenir

pilote de chasse dans les Forces armées canadiennes. Et

peut-être pilote de ligne un jour. « La retraite pour un pilote

de chasse est fixée à l’âge de 35 ans, dit-il. Donc, je pourrais

ensuite piloter des avions pour passagers. Mais que ce soit

l’un ou l’autre, je serai pilote. Je ne me vois pas faire autre

chose. »