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MARS / AVRIL 2018

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AVIONIQUE

Peut-on faire cette modification?

Comment savoir si un système est approuvé sur votre appareil?

Par Dominic Cayouette

|

Technicien en avionique | Photos / Source :

http://www.uasc.com/home/library/images

J’ai pensé vous parler, dans cette

chronique, du cheminement que no-

tre équipe, ou tout autre OMA du

même genre, doit faire en vue de

préparer ou d’estimer une modifica-

tion sur un appareil certifié. Cela a

pour but de vous dévoiler le côté ad-

ministratif de notre travail, autre-

ment dit de vous révéler les tâches

bureaucratiques que nous devons

très fréquemment assumer et qui

sont souvent méconnues. Car vous le

savez comme moi, les papiers sont

encore plus importants que le travail

lui-même.

Je vais essayer de garder le tout le plus

simple possible en vulgarisant le pro-

cessus. Commençons par une simple

installation d’un GPS à bord de votre Cessna 172. La pre-

mière étape sera de voir s’il y a un STC (certificat de type

supplémentaire) pour l’installation de ce GPS sur ce type

d’appareil. Pourquoi? Car l’appareil a été approuvé avec

une instrumentation précise et les autorités ayant émis ce

certificat de type se sont assurées que toute l’information

nécessaire était fournie au pilote (au travers du POH) et à

la maintenance (programme d’inspection ICA) pour cet

appareil. Donc, le but premier du STC est de s’assurer que

le pilote et la maintenance sauront quoi faire avec ce nou-

vel équipement en fournissant les démarches à suivre en

cas de panne ou face à d’autres circonstances imprévues.

Cette information est transmise au moyen d’un document

ajouté au manuel opératoire du pilote (POH). Pour la

maintenance, un document appelé ICA (Instruction for

Continued Airworthiness) fournira les procédures d’entre-

tien ainsi que les inspections nécessaires pour maintenir

la sécurité. Donc, au sommet de la pyramide, il y a le STC,

qui réfère ensuite aux documents dont je viens de vous

parler (POH & ICA), ainsi qu’au manuel d’installation. De

plus en plus de produits ont maintenant une section pro-

gramme « software » où on trouve les versions approuvées

sur chacun des appareils. Ce ne sont plus seulement les

pièces physiques qui ont des numéros de pièces, mais

aussi les programmes à l’intérieur des unités. En d’autres

mots, la même pièce no GPSXXX pourrait être installée sur

deux appareils complètement différents, mais avec des

programmes conçus pour chacun afin de répondre aux

exigences demandées pour chaque type d’appareil. Pour

revenir aux manuels d’installation, lesquels sont de plus

en plus volumineux (plus de 400 pages), il est essentiel de

s’y référer pour connaître les limi-

tations d’installation ou d’opéra-

tion, les exigences minimales à

rencontrer, les dessins électriques,

les matériaux à utiliser, etc. Bref,

c’est notre bible! Même si l’installa-

tion ne comporte seulement qu’un

fil supplémentaire, il faut passer à

travers tout ce processus chaque

fois qu’on nous demande d’ajouter

un nouvel équipement à l’intérieur

d’un appareil. Quand tout cela est

vérifié, nous pouvons commencer à

planifier la modification.

Autre fait intéressant à propos des

STC émi s p a r l a FAA o u p a r

Transports Canada, suite à des dis-

cussions avec TC, on nous a expli-

qué que nous ne sommes pas

obligés d’utiliser un STC émis par Transports Canada dans

le cas où une entente bilatérale entre les deux pays

(Canada et É.-U.) est valide et que le pays du manufactu-

rier de l’appareil est le même que celui des autorités ayant

émis le certificat. En d’autres mots, si vous avez un Piper

qui a été fabriqué aux É.-U. et que le certificat de type de

l’appareil a été émis par la FAA (É.-U.), il nous est permis

d’utiliser un STC américain, même si l’installation est faite

au Canada. Alors, pourquoi Transports Canada émet-il

aussi un STC qui fait référence à celui qui a été émis par

les Américains, mais avec un autre numéro, pour la même

installation? Car celui-ci est utile lorsque l’appareil a été

construit dans un pays différent de celui des autorités qui

ont émis le STC, par exemple lorsqu’on souhaite installer

un GPS que Garmin a fait approuver par la FAA sur un

avion construit au Canada (ou ailleurs) ayant un certificat

de type émis par Transports Canada.

En résumé, toutes ces recherches doivent être faites avant

même qu’une nouvelle pièce d’équipement soit installée

sur votre appareil certifié. Tout d’abord, parce que c’est la

loi, mais aussi parce que cela vous assure que son utilisa-

tion sera sécuritaire. De plus, si cela n’est pas fait dès le

départ, il faudra le faire le jour où vous déciderez de ven-

dre votre appareil pour le remplacer par un autre, puisque

les papiers seront examinés dans le détail et ils devront

absolument être conformes pour que la vente soit autori-

sée. Voilà une importante facette de notre métier qui,

contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne se résume

pas seulement à brancher des fils!

Garmin STC