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• Volume 36 Numéro 4 44 Des conseils pour éviter de propager des espèces exotiques envahissantes Deux espèces exotiques devraient faire l’objet d’une attention spéciale par les pilotes d’hydravion pour éviter leur propaga- tion sur les plans d’eau du Québec : - La myriophylle à épis, et - la moule zébrée. La myri phylle à épis Le myriophylle à épis est une plante aquatique exotique enva- hissante vivace de la famille des Haloragaceae. Ses tiges sont enracinées dans le substrat (sédiments) et peuvent mesurer jusqu’à 6 mètres. Près de la surface de l’eau, elles se rami f ient et peuvent poursuivre leur croissance horizontalement et pro- duire des épis de f leurs émergents. Le myriophylle à épis forme alors une canopée dense à la surface de l’eau. Les rhizomes, les racines et les pousses basses de la plante peuvent persister tout l’hiver, ce qui lui permet d’amorcer sa croissance relativement tôt en saison. Ce caractère hâtif, com- biné à une croissance rapide, confère au myriophylle à épis un avantage par rapport aux autres plantes aquatiques. Le myriophylle à épis pousse dans les lacs, les étangs, les ma- rais, les canaux et autres plans d’eau arti f iciels de même que dans les sections calmes des rivières et du f leuve. Il tolère une grande variété de conditions de croissance et de substrats. Sa croissance est optimale dans les plans d’eau à substrat fertile et à texture f ine, où la luminosité est élevée, les eaux alcalines et les nutriments abondants. Le myriophylle à épis peut aussi croître dans des conditions moins favorables, notamment là où les nutriments sont peu abondants, et s’installer dans des zones initialement dépourvues de végétation. Il se situe géné- ralement à des profondeurs variant de 1 à 4 mètres ; mais il peut se trouver jusqu’à 10 mètres de profondeur lorsque l’eau est particulièrement limpide. La moule zébrée La moule zébrée est un petit mollusque bivalve d’eau douce. Sa taille, qui varie entre 0,5 et 5 cm de longueur, est générale- ment inférieure à celle des autres moules marines. Sa coquille est brun foncé, parfois unie, plus souvent avec une ou plu- sieurs rayures blanches ou beiges en zigzag, radiaires ou ar- quées. La moule zébrée tire d’ailleurs son nom latin dreissena, qui signi f ie littéralement « ayant plusieurs formes » et elle a la particularité d’avoir de grandes variations dans sa colora- tion. Sur la face ventrale plane de sa coquille se trouve un groupe de f ilaments appelé « le byssus » qui lui permet de se f ixer sur une diversité de surfaces solides. La moule zébrée vit dans les eaux douces à des salinités infé- rieures à 0,62 %. La température limite à laquelle elle peut survivre est de 0°C. La moule zébrée peut envahir une diver- sité de plans d’eau et d’habitats, mais elle préfère générale- ment les profondeurs d’environ 12 m, les secteurs où le substrat est rocheux, sablonneux ou dense en macrophyte, ainsi que les cours d’eau à faible débit. Les principaux facteurs limitatifs de cette espèce sont la concentration en calcium et le pH. Dans son pays d’origine et ailleurs en Europe, l’espèce nécessite des concentrations minimums de calcium de 25,4 mg/l à 28,3 mg/l. En Amérique du Nord toutefois, ce seuil semble moins élevé et se situe autour de 12 mg/l. La moule zébrée n’étant pas tolérante aux conditions acides, on la trouve généralement dans des pH supérieurs à 7,2. En comparaison à la moule quagga, qui se trouve souvent en eau plus profonde, la moule zébrée tolère davantage la turbulence dans les cours d’eau et colonise surtout les zones peu profondes des lacs, alors que la moule quagga se tient souvent en profondeur. Les Source : Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Photos : Jean-Pierre Bonin, Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

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