V25N3

MAI / JUIN 2021 11 ESSAI EN VOL pieds de la végétation, je positionne la machine en station- naire. Puis, délicatement, j’abaisse le collectif jusqu’à ce que nous touchions la planète. Un « second tour de piste » permet d’af f iner encore mon pilotage. Ensuite ou entre deux, peut- être, le formateur décide de faire une autorot’ sur le site. Mo- teur au ralenti et collectif abaissé, F WIGH plonge vers le sol mais à faible vitesse. Le Nr (régime rotor) est dans l’arc vert. Négociée au cyclique, l’assiette redevenue positive est suivie d’un atterrissage amorti au collectif. Retour à LFMA Sans pouvoir expérimenter moi-même une simple autorota- tion – ni sur zone ni sur piste – je devrai me contenter d’ob- server à nouveau l’instructeur français. Établi en f inale sur la 32 , je rends obligeamment les commandes. Il me démontre alors la possibilité de désynchroniser le moteur et le rotor, simplement en abaissant le bras du collectif et sans réduire les gaz : un exercice tel que souvent pratiqué en école. La tech- nique paraît similaire sans risquer une extinction intempes- tive de la cavalerie. Sécurisant ! Autorisé à circuler en effet de sol jusqu’au tarmac, j’apprécie la stabilité du Cabri G2. Il ne me reste plus qu’à le poser gentiment. Voulant trop bien faire, je cherche à immobiliser l’appareil à quelques pieds du béton. Trop peu de pied à droite m’empêche de contrer suf f isamment son mouvement en lacet. Sous la supervision de M. Halimi, la drôle de danse prend rapidement f in. F WIGH descend docile- ment et les patins touchent en cadence. Présence étendue au Canada Selon les statistiques de Transports Canada, 10 Cabri G2 sont immatriculés au pays. L’Alberta, la Colombie-Britannique, l’On- tario mais aussi le Québec accueillent l’hélicoptère français. Novatem, spécialisée dans la réalisation de levés de prospec- tion géophysique aéroportée de très haute résolution, utilise deux G2 expressément équipés. Selon Pascal Mouge, président de cette compagnie québécoise, chaque machine vole en moyenne 10 heures par jour… lorsque la météo le permet ! Fort de ces résultats, le constructeur aixois compte promou- voir davantage son modèle à travers la Belle Province – no- tamment auprès des écoles de pilotage. Ces dernières ne connaissent que peu ou pas le compétitif appareil. À découvrir donc ! Malgré tout, même s’il est technologiquement plus avancé ; détient les certi f ications FAA et TC ; et ne subit pas de butée horaire ou calendaire, le Cabri ne semble pas prêt à détrôner le R22 en Amérique du Nord. Plusieurs facteurs s‘y opposent. À commencer par une notoriété à conforter, voire à bâtir de ce côté de l’Atlantique. Et surtout – principal handicap – son prix : 336000 €, soit environ 403000 $ US (départ usine), versus 328000 $ US pour le R22 Beta II. L’Enstrom F28F, quant à lui, ne représente pas vraiment une menace. Plus puissant certes, mais beaucoup plus cher : 600000 $ US. Reste le Schweizer S300C – produit désormais par Schweizer RSG (Fort Worth, Texas) – également plus puissant et annoncé à 471000 $ US. Chacun verra, en fonction des desiderata et du budget. En conclusion Je crois que le Cabri G2 mérite de rayonner plus fort et plus loin. Ce Little Big Helicopter [sic] a tellement à offrir. En f in, à la demande générale, le bureau d’études de Guimbal planche sur une version quadriplace. Ce modèle, en devenir, sera très probablement équipé d’un moteur à pistons – essence ou diesel. Pour l’instant, le constructeur n’évoque pas d’option à turbine. Exit, de surcroît, toute motorisation électrique sur le Cabri ! D’après Bruno Guimbal, ce serait in f iniment plus com- plexe que cela ne le paraît déjà sur un avion. Finalement, je n’aurai peut-être pas volé tout mon soûl , ce 2 avril 2021, mais j’aurai engrangé pas mal d’informations et aurai révisé nom- bre de principes, notions et concepts. Hélicoptères Guimbal, une manufacture à découvrir puis à suivre avec intérêt. Q Remarquez la perche servant aux levés de prospection géophysique, montée à l’avant de chaque Cabri de Novatem!

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