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MARS / AVRIL 2021 62 ENVIRONNEMENT Le Centre technologique en aérospatiale développe des solutions vertes à partir d’une mauvaise herbe! L e Centre technologique en aérospatiale (CTA), af f ilié au cégep Édouard Montpetit et situé sur le campus de l’École nationale d’aérotechnique, a été sélectionné par le Programme d’aide à la recherche et au transfert (PART) Volet innovation technologique du gouvernement du Qué ­ bec pour son projet qui vise la fabrication de matériaux composites thermodurcissables à partir de f ibres natu ­ relles d'asclépiade. Cette plante indigène, considérée par plusieurs comme une mauvaise herbe, pousse au Québec dans les sols très pauvres et non irrigués, et présente des propriétés équivalentes ou supérieures à celles utilisées jusqu’àmaintenant, un projet prometteur pour l’industrie aérospatiale. Les composites et biocomposites en aérospatiale Depuis plusieurs années, les matériaux composites sont utili- sés dans la f abrication de composantes aéronautiques. Toute- f ois, contrairement aux fibres non renouvelables de carbone et de verre, les composites en totalité ou en partie biosourcés, de source animale ou végétale, o ff rent une opportunité de di- minution de l’empreinte écologique de l’industrie aéronau- tique et gagnent actuellement en popularité. Les fibres de lin, par exemple, sont de plus en plus utilisées par les grands manu f acturiers du domaine des transports et ont déjà f ait l’objet d’études par l’équipe composite du CTA. Cependant, très peu de travaux ont été produits sur les maté- riaux thermodurcissables à base de fibres creuses comme l’as- clépiade qui présente des propriétés équivalentes ou supérieures à celles des biocomposites classiques. Synergie du savoir autour de l’asclépiade Pour mener ses travaux, l’équipe de chercheurs et spécialistes en composites du CTA bénéficie de la collaboration de Carl Ouellet, pro f esseur-chercheur en chimie au cégep Édouard- Montpetit, qui s’intéresse à la fibre d’asclépiade. « Peu connues, les courtes fibres d’asclépiade servant à disperser les graines ont des propriétés particulières et rares dans le monde végétal », souligne le pro f esseur. Ces fibres creuses ont l’avan- tage d’alléger les matériaux composites et peuvent augmenter leurs propriétés isolantes (thermique et sonore). » La légèreté et les propriétés isolantes que laisse entrevoir l’as- clépiade sont très recherchées pour les pièces composites non structurales en aéronautique et dans le domaine des trans- ports en général, sans oublier que ce projet poursuit égale- ment le développement de solutions respectueuses de l’environnement. « Les travaux de l’asclépiade constituent un exemple impor- tant de synergie entre le CTA et l’apport d’expertise d’un pro- Photos 1 et 2 illustrant la plante d’asclépiade. (Source : Pixabay/PublicDomainPictures) (Source : Pixabay/Pellegrinifarmgirl) Panneau en matériau composite fabriqué au CTA, constitué d’une résine thermodurcissable et d’un renfort de fibres de lin.

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