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• Volume 34 Numéro 5 30 à Anticosti. Quinze prêtres se partagent cette zone immense, tous missionnaires. « C’est un peu Montréal » me dit-il passant en revue la provenance de ses collègues avec entre autres, un Polonais, un Camerounais, un Français, un Nigérian, un Mal- gache, un Congolais/Brazzaville... L’abbé Delalin passe la moitié de son temps à Baie-Comeau comme formateur théologien au service de ce diocèse et est curé de 4 paroisses à Chute-aux-Outardes, Pointe-aux-Out- ardes, Les Buissons et… Fermont. Il s’occupe de la formation des diacres permanents, de la pastorale jeunesse et vocation- nelle sur tout le territoire du diocèse. Curieux quand même qu’à Fermont, une certaine quantité de travailleurs soient des « f ly in / f ly out » alors que lui-même est un curé… in / out! Fermont est une communauté isolée composée surtout de tra- vailleurs entre 20 et 40 ans qui proviennent du monde entier. La mission du prêtre sur un territoire de 90 000 habitants dis- persés sur 1250 km, le long du f leuve surtout, ne peut être similaire à un prêtre de paroisse traditionnelle. L’abbé Delalin, comme ses collègues, se déplace beaucoup. Il est appelé à vivre avec les gens chez qui il porte un témoignage d’humanité, de foi et de spiritualité. Jimmy Delalin, pilote sur la Côte Nord Vous vous dites comme moi qu’avec ces distances voici le lien avec l’aviation… Mais vous qui êtes pilotes, vous savez bien que dans ce domaine on peut savoir quand on part, mais ja- mais quand on revient! Et Miss Météo est d’humeur changeante sur cet immense territoire, il y a beaucoup de vents de travers, de la brume, etc. Avec une charge pastorale aussi grande, c’est par voie terrestre et seulement parfois aé- rienne que se font ses déplacements y compris vers Fermont qu’il visite une fois toutes les 4 ou 5 semaines. Son premier vol en avion sera pour se rendre à New York alors qu’il n’était qu’un gamin. La belle époque de DC-8, des repas complets servis et des passagers… fumeurs. La piqûre de l’a- viation générale lui sera administrée par un pilote de brousse de Havre-Saint-Pierre qui l’amène pêcher au Lac en Travers près de la rivière Romaine. C’est alors qu’il se dit « si un jour je reste au Canada, je ferai ma licence de pilote ». En fait il est tellement « resté au Canada », qu’il est maintenant devenu citoyen canadien! Il débutera ses cours de pilotage à Sept-Îles et devra pour- suivre à Saint-Honoré (pour cause de manque d’élèves pilotes à Sept-Îles). « Après tout, à force de parler du ciel, il serait bon d’aller y jeter un coup d’œil », me dit-il avec une pointe d’hu- mour. Comme plusieurs, il débutera ensuite en louant un avion, mais les coûts sont importants et le rayon d’action li- mité. Il acquiert donc son avion, un Cessna 150 F. Depuis 2014, il aura accumulé 780 heures au total, volant en moyenne plus d’une centaine d’heures par an dans la région de la Côte-Nord Cessna 150F Baie des Homards près de Rivière Pentecôte. Baie Didier et Baie des plongeurs, Forestville/Colombier. Manic-2.

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