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JUILLET / AOÛT 2021 52 AIR TUNILIK « Dès les années 1960, mon père a fondé Laval Aviation, une entreprise spécialisée dans l'achat, la vente et la location d'avions, et qui possédait à son apogée près de 25 Otter Beaver, raconte-t-il. Matagami, la route de la Baie James, les hydrobases du Nord québécois, tous ces lieux ont fait partie de mon enfance. » O f ficiellement, SimonContant a commencé son apprentissage dès l'âge de 15 ans en s'inscrivant dans une école de pilotage et en obtenant, à 16 ans, sonpermis de pilote privé. Son parcours pro f essionnel a toute- f ois débuté dans un tout autre domaine : celui du déneigement au sein de l'entre- prise f amiliale qui possédait aussi plu- sieurs concessions Bombardier. «Dans ce département spécialisé dans la fa ­ brication de souf f leurs à neige et le déneige ­ ment pour quelques grandes villes, j'ai acquis un bon bagage d'expériences profes ­ sionnelles et diverses habiletés, notamment en gestion de personnel. » Ainsi outillé, le jeune homme décide, quelques années plus tard, de relancer Laval Aviation – qui existe encore, mais dont les activités sont alors en suspens. Grâce à un petit prêt f amilial, il achète un premier avion qu'il revend avec un profit de 20000 $. Il n'en f allait pas plus pour re- partir la roue! « Aujourd'hui, l'entreprise offre plus d'une douzaine d'appareils en lo ­ cation. » Un service « essentiel » Malgré ce succès, SimonContant entendde plus enplus distinctement l'appel de l'avia- tionde brousse! Lorsque l'occasion se pré- sente en2014, il f ait donc l'acquisitiond'Air Tunilik –mise en vente après l'interdiction de la chasse au caribou à Sche ff erville, qui constituait alors sa seule raison d'être. « Pendant quatre ans, nous avons continué à vivre surtout de la chasse au caribou, en transportant des chasseurs à la Pourvoirie Mirage (LG4), en plus de desservir des communautés autochtones avoisinantes et quelques entreprises d'exploration mi ­ nière. » Mais en janvier 2018, la décision du gou- vernement duQuébec d'arrêter complète- ment cette chasse f ait si mal à Air Tunilik qu'à la fin de 2019, Simon Contant ne voit plus d'autre option que d'en cesser les ac- tivités... jusqu'à ce qu'il reçoive un appel té- léphonique presque providentiel de Jean Tremblay, propriétaire d'Air Saguenay, qui voulait aussi f ermer son entreprise. « Soudainement, l'équatio devenait com ­ plètement différente, car j'étais convaincu qu'il restait encore de la place pour un joueur seul dans le domaine de labrousse au Québec. J'ai donc décidé de racheter une bonne partie des actifs d'Air Saguenay, dont sept appareils en état de vol et six hydro ­ bases : Manic 5, Sept Îles, Havre Saint ­ Pierre, Natashquan, Wabush et Lac Pau (Caniapiscau). » Jumelées aux bases d'opération qu'Air Tunilikpossédait déjà à Sche ff erville et à la Baie-James, ces hydrobases permettent à sonentreprised'être omniprésentedans le nord du Québec. Essentiellement, l'entre- prise transporte aujourd'hui chasseurs et pêcheurs vers plusieurs pourvoiries qui, autrement, seraient carrément inaccessi- bles étant donné qu'aucun chemin ne s'y rend... et ne s'y rendra probablement ja- mais! « Sans nous, plus d'une dizaine d'entre elles seraient carrément obligées de fermer leurs portes. » Unmarché « capti f » donc, mais également de petite taille et aux perspectives de crois- sance limitées. Malgré tout, SimonContant n'envisage aucunement d'élargir les spé- cialités de l'entreprise. « Chez Air Tunilik, nous sommes et nous demeurerons toujours des gens de brousse, point. » Voilà qui rassurera sûrement sa clientèle... Pour obtenir plus de détails : 450 666- 3232 ou www.airtunilik.com Même s'il a racheté Air Tunilik, il y a sept ans seulement, et bien qu'il n'ait encore que 32 ans aujourd'hui, rien ne serait plus faux que de qualifier Simon Contant de « nouveau joueur » dans l'aviation de brousse ». En fait, celle-ci coule littéralement dans ses veines depuis sa naissance. L’aviation de brousse dans le sang! Simon Contant

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