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MAI / JUIN 2019

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la mer, nous sommes pratiquement en conditions standards.

L’ECU veille à ce que le moteur ronronne au mieux. À 99 %

de la puissance, celui-ci tourne à 5480 tr/min tandis que le

rotor vire à 524 tr/min. Après avoir grimpé jusqu’à 1000 pi

(305 m), nous décidons de redescendre jusqu’à 500 pi

(152 m). J’en profite pour prendre un peu de vitesse. Les

commandes demeurent homogènes. Le vent relatif ne s’en-

gouffre nulle part. Nous filons sur un cap nord vers le site

historique de Waterloo. Déjà, j’aperçois le colossal félin en

fonte surplombant un tertre isolé : la Butte du Lion. C’est là

et aux alentours que, le 18 juin 1815, Napoléon 1

er

et son

Armée du Nord a – comme on dirait aujourd’hui – pris cher…

Après deux tours de reconnaissance ayant permis d’appré-

cier autant les lieux que la maniabilité de

W-DYN01,

nous re-

partons vers le sud. En palier, le compensateur électrique

agissant sur le cyclique et la friction du collectif permettent

de lâcher temporairement les commandes. Nous volons à

présent à 120 km/h (65 kts). Une vitesse honorable pour un

hélico ultraléger. Malgré la forte luminosité ambiante, les in-

formations sur l’écran MGL s’affichent clairement. Le niveau

sonore n’est pas très élevé. Pour info, Dynali annonce

69 EPNdB (bruit perçu effectif en décibels) en survol et, au

maximum, 73 en approche. Les rotors et l’échappement mai-

son 4 en 1 se veulent discrets.

Autorotations et plus…

Comme lors des deux précédents essais, revoilà le moment

des autorot' ! La campagne wallonne offre l'embarras du choix

pour la pratique de cette manœuvre d'urgence. Ancien pilote

d'autogire, Francis propose d'approcher avec une bonne vélo-

cité pour décomposer la dernière étape de l'autorotation. « Le

flare devient, alors, un changement de trajectoire efficace et

précis pour obtenir un palier de décélération. Une fois la vi-

tesse idéale de posé atteinte, on remet à plat et on soutient au

collectif », explique-t-il. Cette technique différente de celle en-

seignée dans les écoles de pilotage est une alternative garan-

tissant l'efficacité du rotor principal lors de la modulation

trajectorielle. Cela augmente naturellement la course en phase

de ralentissement. Foncièrement, les étapes semblent plus fa-

ciles à identifier et à enchaîner. Démonstration ! Gouverneur

déconnecté et moteur au ralenti, j'abaisse le collectif et main-

tiens l'assiette. Puis, contrairement à ce que l'on ferait en avion,

je ne balance pas le manche (ici le cyclique) en avant mais

l'ajuste progressivement afin de gérer ma trajectoire : le but

étant d'éviter de faire une cloche (0 g) et de maintenir une vi-

tesse de 110 km/h (59 kias). Mon pied gauche contre le mou-

vement de lacet. Sa voilure en roue libre mais évidemment non

déchargée, le H3 reste maniable. Ficelle presque centrée sur le

parebrise, j'arrive même à virer promptement. À l'approche de

la planète, soit à environ 4 m (13 pi), je redresse en tirant gen-

timent sur le cyclique. La vitesse chute à 80 km/h (43 kias). Il

ne s'agit pas d'un arrondi mais d'une courte mise en palier per-

mettant de décélérer. Accompagnant maintenant la machine

plus près du sol, en m'aidant au collectif, j'attends que l'hélico

freine à ± 20 km/h (11 kias). Bien dans l'axe, les patins effleu-

rent l'herbe folle. Collectif abaissé et cyclique au neutre, nous

avons atterri. Instructif. Cette méthode ne remplace pas l'autre,

plus traditionnelle, qui consiste à stopper l'appareil lorsque

proche du sol et à se poser verticalement. On optera évidem-

ment pour cette dernière si le terrain est court, voire douteux.

Sincèrement, je pense que les 2 écoles de pensée sont à consi-

dérer. Tout étant question de machine, de configuration et

d´habileté. De retour, après cette sortie d'une heure, je travaille

quelques nouvelles autorotations – des 2 façons décrites – sur

le gazon entourant l'usine puis pose définitivement les patins

de

W-DYN01

sur le dur. Une belle expérience et de bons mo-

ments partagés ! Merci Francis!

En conclusion

Sur cet hélico de poche, tout semble parfaitement étudié et

homogène. Les performances sont au rendez-vous. Le volet

sécurité prime également. La recherche et le développement

ne stagnent pas chez Dynali. L’équipe, jeune d’esprit, reven-

dique une dynamicité productive. La popularité grandissante

à l’échelle planétaire du H3 Sport et bientôt du

Naked

pour-

rait changer les mentalités rétrogrades sévissant à l’encontre

des voilures tournantes ultralégères. La technologie évolue.

Il y a 50 ans, on se moquait du gabarit et du concept des voi-

tures japonaises. Aujourd’hui, Honda, Toyota et Nissan n’ont

rien à envier à Ford, Chrysler ou Chevrolet… qui ont fini par

ESSAI EN VOL

Vue panoramique d’un département de production.

Bertrand Wouters, tourneur fraiseur, tient les 2 pièces

maîtresses d’un moyeu de rotor anticouple.